Li Tieguai
Encre et lavis sur papier de riz - 123 x 39 cm
Chine - Dynastie Qing (1644-1912)
Inv. : 2007.0.41 - Collection MAT – Département Musée des Arts Asiatiques
Cette œuvre chinoise comprend deux parties, un poème calligraphié signé Jin Luan et un dessin qui représente Li Tieguai, l'un des membres des BA XIAN, les Huit Immortels Taoïstes. Les Ba Xian étaient des divinités protectrices pour les taoïstes. Fréquemment représentés dans l’iconographie populaire et religieuse, en personne ou sous la forme de leurs attributs, ils luttent contre le mal. Li Tieguai est un vagabond, un mendiant boiteux. Il s’appuie sur une canne ou béquille de fer dont il tire son surnom, canne de fer. Grand magicien, il est le patron des pharmaciens et peut être assimilé à un dieu de la Médecine. La calebasse (gourde) est son second attribut. Souvent, il s’en échappe une volute de fumée avec 3 ou 5 chauves-souris, animal symbole de l'immortalité chez les taoïstes. La gourde a aussi la capacité de pouvoir changer de taille, elle peut servir d’embarcation et peut ainsi flotter ou voler. Cette œuvre est réalisée à l'encre de chine et à l'encre bleue (lavis) sur un papier de riz. Initialement l'oeuvre était montée en rouleau.
Cette oeuvre s’apparente au style de l’Ecole de Shanghai, c’est un style fougueux avec, pour ce dessin, de nombreuses distorsions et des traits simples parfois présentés comme archaïques. La partie haute de l’œuvre comprend un poème calligraphié, le style graphique utilisé est proche de calligraphies dites brin d’herbe ou « d’herbe » au mouvement très spontané.
Traduction partielle du poème signé Jin Luan : « Comme fer devient (Li Tieguai ?). La peau (du visage ?) conservant dans sa poitrine la « voie merveilleuse », il est capable de faire des prodiges. La gourde qui l’accompagne toujours, même dans les traversées des océans et l’escalade des montagnes. Il ne s’en sépare jamais. A Xiang Shan. » (Xiang Shan est le nom d’un temple consacré aux Immortels qui se trouve au milieu du lac de Dongting dans le Hunan).
Frédéric Pédron – responsable du Musée des Arts Asiatiques