(Grasse 1753 – Paris 1806)

Jean-Honoré Fragonard

L’Amour embrasant l’Univers, (circa 1755 – 1761)

Huile sur toile – 116x145cm

Dépôt du Musée du Louvre, 1895

Inv. : 956.23.1

 

Fragonard commence très jeune l’étude de la peinture sous la direction de Chardin à Paris. Devenu élève de Boucher, il obtient le Prix de Rome en 1752. Il entre à l’Ecole des élèves protégés puis part pour l’Italie où il rencontre Hubert Robert et l’abbé de Saint Non, qui sera son protecteur. De retour en France il reçoit de nombreuses commandes, avant que son style ancré dans le goût rocaille ne passe de mode. De 1793 à 1805, grâce à David, il devient l’un des premiers conservateurs du Museum des Arts (ancêtre du Musée du Louvre).

 

Cette toile est achetée par Mme du Barry chez son portraitiste François Hubert Drouais, afin de servir de dessus de porte dans son château de Louveciennes, offert par Louis XV l’année précédente à sa favorite. C’est pour l’occasion que la toile fut agrandie. Par la suite la comtesse passera commande à Fragonard des célèbres toiles sur Les progrès de l’Amour, pour son pavillon de fête, qui seront finalement refusées.

Le tableau conservé à Toulon est une œuvre de jeunesse encore très influencée par François Boucher, apôtre incontesté du style rocaille, comme le montre le traitement lisse des chairs, l’harmonie des roses et des bleus, la composition en oblique. En revanche, les putti expressifs, les nuées et la fumée des torches annoncent la liberté de touche de l’artiste dans sa maturité. Pour l’anecdote, rappelons le passage de Fragonard à Toulon, en compagnie du richissime Bergeret les 3 et 4 novembre 1773, sur la route de son second séjour en Italie.

 

Rémy Kerténian – Directeur des Affaires Culturelles

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