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Opéra : les coulisses d’un chantier unique en France

Actualité
Publié le 23 décembre 2025

Il faudra attendre la fin de l’année 2027 pour que l’opéra retrouve son lustre d’antan, après une réhabilitation totale et sa réouverture au public en septembre 2028. Profitant du ralentissement d’activité des artisans avant Noël, Josée Massi, maire de Toulon, a pu faire une visite de chantier le 18 décembre, guidée par les pilotes de l’opération pour la Métropole.

Un artisan restaure avec minutie un décor architectural doré de la voûte de l'Opéra.
Fermé au public depuis deux ans, l'Opéra de Toulon poursuit sa rénovation.

C’est un bâtiment témoin des grandes heures de l’histoire puisque l’opéra de Toulon, construit il y a plus de 162 ans, a été inauguré 13 ans avant le célèbre palais Garnier à Paris. S’il a fait l’objet de travaux d’entretien et de réaménagement au cours de ces 20 dernières années, il n’avait jamais fait l’objet d’une réhabilitation en profondeur au point d’imposer sa fermeture pendant quatre ans. C’est le temps nécessaire aux maîtres d’œuvre pour que ce bâtiment historique retrouve tout son éclat.

Chantier du siècle

Derrière la bâche monumentale qui recouvre la façade Nord de l’opéra, les artisans s’activent pour rendre à ce bâtiment majestueux son lustre d’antan, mettant leur savoir-faire au service de ce que l’on peut qualifier de chantier du siècle. « Le seul chantier de cette envergure mené actuellement en France dans un opéra » selon son directeur Jérôme Brunetière. Après deux ans de fermeture de l’édifice au public, Josée Massi, maire de Toulon et vice-présidente de la métropole Toulon Provence Méditerranée, a souhaité se rendre compte par elle-même de l’avancée des travaux. C’est donc guidée par les pilotes de l’opération pour la métropole, Maïa Vigon Pellegrino, chef de chantier et Véronique Havet, directrice des constructions ainsi que par le directeur de l’opéra Jérôme Brunetière que la première magistrate s’est émerveillée devant « l’étendue des travaux et la passion avec laquelle les restaurateurs s’attellent à la remise en état des œuvres d’art ».
Il y a eu d’abord les opérations intérieures de curage et de désamiantage ainsi que le nettoyage de la face Nord puis la restauration minutieuse des six muses imposantes représentant les arts majeurs qui y sont adossées.  Côté intérieur, les restaurateurs ont entrepris de retrouver l’aspect originel des lieux. Un travail délicat quand on découvre les décorations successives qui sont intervenues en fonction des modes et des évolutions techniques.
« Le sas d’entrée a été supprimé dans le grand hall, explique Véronique Havet. Un ascenseur sera installé ; il permettra d’accéder à la galerie devant le foyer Campra qui jusqu’ici n’était pas accessible. La fosse d’orchestre va être agrandie afin de créer un foyer des musiciens inexistant actuellement. Un plateau y sera installé qui pourra monter jusqu’au niveau de la scène pour l’agrandir. La scène, conçue en pente, sera remise à plat. Il sera néanmoins possible, avec un système de modularité, de lui restituer la pente si nécessaire ».

À quelques mètres de la toile

La visite s’est poursuivie dans la grande salle de spectacle. Le chantier donne aux lieux des airs de dévastation. Dans la salle vidée complètement de ses fauteuils, trône un échafaudage monumental dont le montage à lui seul a nécessité un mois de travail. Stupéfaits, les visiteurs se trouvent à quelques mètres seulement de la toile marouflée de Louis Duveau, en place depuis 1862 et constituée de sept morceaux collés au plafond. C’est là qu’avec une infinie patience, les restaurateurs s’attellent à un nettoyage « à la gomme », tout en délicatesse puis à une opération tout aussi délicate de retouche de peinture point par point.

Modernité dans le respect du passé

Outre la conservation et la mise en valeur du bâtiment historique, ce grand chantier permettra d’améliorer l’accueil des spectateurs. Mais s’agissant d’apporter des équipements modernes à un édifice ancien, les difficultés sont multiples. Pour que la climatisation soit silencieuse, les machines doivent être puissantes et par conséquent volumineuses mais le moins visibles possible. Ce qui sera le cas puisqu’elles seront installées sous le plancher du grand hall. 
Quant à la cage de scène, elle va être complètement modifiée et équipée d’installations modernes. Aujourd’hui, c’est avec un système de poulie que les décors sont changés par les machinistes. Ces derniers le feront bientôt à l’aide d’un dispositif informatisé.
Les amoureux de l’opéra ont hâte de découvrir la métamorphose du prestigieux édifice. Encore un peu de patience ! Deux ans sont déjà passés, durant lesquels la programmation artistique n’a jamais été interrompue, puisque l’opéra rayonne avec succès « hors les murs » au Théâtre Liberté, à Châteauvallon, au Zénith et dans divers lieux de spectacle de l’aire toulonnaise.