Il y a 107 ans, l’Armistice était signé entre la France et l’Allemagne le 11 novembre 1918 vers 5h15 du matin, en forêt de Compiègne dans le train du Maréchal Foch. Cet acte mettait enfin un terme aux terribles combats de la Première Guerre mondiale. Mais le bilan humain a été lourd pour tous les pays engagés : des millions de morts, de disparus et de mutilés, autant de vies brisées et de familles éplorées. Parce qu’il est essentiel que la mémoire de ce conflit meurtrier ne s’estompe jamais, tous les ans, le 11 novembre, une cérémonie en ravive le souvenir dans toutes les villes de France. A Toulon, cette commémoration s’est déroulée devant le monument aux Morts Gabriel-Péri, où étaient réunis les autorités civiles et militaires, les élus, les délégués d’associations patriotiques, de nombreux Toulonnais, des cadets de la Défense et de la Gendarmerie mais aussi l’ultime vétéran du débarquement de Provence en 1944, Gilbert Laveyssière, à qui Josée Massi a remis la médaille de la Ville au nom de la population.
La commémoration de l’Armistice de la Grande Guerre s’est tenue mardi 11 novembre au monument aux morts Gabriel-Péri. La veille, c’est une cérémonie plus intime qui s’est déroulée dans la cour d’honneur du collège Peiresc pour associer les élèves de l’établissement au devoir de mémoire.
Associer les jeunes au devoir de mémoire
Plus ce grand moment historique s’éloigne de la mémoire vive, plus il est essentiel d’associer les jeunes générations à son souvenir. D’autant qu’entre 1914 et 1918, la jeunesse a payé un lourd tribut à la nation. 1,45 million de jeunes Français ont perdu la vie. Des centaines étaient Toulonnais. Leurs noms sont gravés, à jamais, dans le marbre des monuments aux morts érigés dans les quartiers de la ville et, plus étonnant, au sein du collège Peiresc. Une stèle y a été érigée en 1921, en mémoire des 220 élèves, professeurs et agents de l’établissement morts au champ d’honneur. C’est pour saluer leur héroïsme que tous les ans, un hommage leur est rendu dans la cour d’honneur du collège.
Une touchante cérémonie s’est déroulée le 10 novembre, à laquelle ont participé les élèves de l’établissement et les cadets de la Défense issus des classes de 3e, en présence de Josée Massi, maire de Toulon, entourée de nombreux élus, des délégués du Souvenir Français et de l’association amicale des anciens élèves (l’A de Toulon), des porte-drapeaux de la Maison du Combattant, des représentants de l’établissement et de l’Inspection académique. Après avoir lu la biographie de plusieurs combattants tombés pour la France, les Cadets de la Défense ont entonné la Marseillaise, joignant leurs voix à celles de leurs camarades de la chorale du collège.
Josée Massi : « Vous êtes les ambassadeurs de la paix »
Josée Massi s’est adressée chaleureusement aux jeunes : « Vous êtes des ambassadeurs de la Paix. Vous contribuez à la construction d’un monde plus juste, plus solidaire et plus fraternel, à l’heure où la guerre est de retour sur notre continent. La paix doit se réinventer jour après jour. Elle est menacée à chaque instant et nécessite une vigilance absolue de la part de ces femmes et ces hommes engagés sous le drapeau qui veillent sur notre sécurité et qui ont payé, à travers le temps, un tribut bien lourd à la Nation ».
Parmi les hommes engagés sous le drapeau qui se sont sacrifiés pour la patrie, il en est un cher au cœur de la première magistrate et dont l’évocation l’a fortement émue. « La stèle porte également les noms des camarades tombés durant la seconde guerre mondiale, les guerres d’Indochine, d’Algérie et des théâtres d’opérations extérieures, a déclaré Mariano de Souza, président de l’A de Toulon. Elle porte depuis quelques jours le nom du frère de Madame le maire Josée Massi, le lieutenant Bernard Antoine Meuneret de l’escadron d’Avions Légers d’Appui, mort pour la France en Algérie le 8 février 1962, à quelques jours de ses 24 ans. Pour chaque nom gravé dans la pierre, une vie a été perdue, une famille endeuillée, mais aussi une histoire qui a contribué à construire notre liberté ».
Mariano de Souza a rappelé le rôle important de l’établissement, transformé durant la guerre en centre mobilisateur et en hôpital complémentaire doté d’équipement radiologique et de salles d’opérations. Les classes ayant été réparties entre le musée et le cinéma Gaumont, alors situé place de la Liberté, débarrassé de ses fauteuils pour créer des classes séparées par des toiles de jute. Les cours ont continué avec des résultats scolaires aussi satisfaisants qu’avant la guerre, sous l’impulsion de Monsieur Muller, proviseur du lycée et grâce à la motivation d’une trentaine de professeurs, dont certains retraités venus remplacer leurs jeunes collègues appelés sous les drapeaux.
Alexia Massoni, principale du collège a exhorté quant à elle les élèves à « regarder ce monument, non pas comme un vestige du passé, mais comme un phare pour l’avenir ».
Après le dépôt de gerbes, la sonnerie aux morts a retenti. Un moment suspendu qui a ému les plus jeunes. Nul doute que cette cérémonie leur a permis de rendre hommage avec tact et délicatesse à leurs aînés, morts pour la France.