L’initiative a pris naissance en 2023 au sein de la résidence autonomie Le Porphyre quand les habitants de cet établissement ont exprimé le souhait de marquer la Saint-Valentin en s’offrant mutuellement des petits cadeaux. C’est ainsi qu’ils ont entrepris de confectionner des petits cœurs en laine et de les coudre sur des cartes où ils ont écrit un petit mot d’amitié.
Établir des ponts entre les générations et lutter contre l’isolement des personnes âgées, c’est l’objectif que le CCAS s’est fixé en lançant le 1er octobre, date que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamée Journée internationale pour les personnes âgées, l’édition 2025 de l’opération « Câlin de poche ». Cette action symbolique consiste à s’offrir mutuellement des petits cœurs en laine cousus sur des cartes messagères d’amitié.
Moment de douceur
L’idée a fait son petit bonhomme de chemin dans les couloirs du CCAS puis dans plusieurs structures de la Petite enfance de la Ville dont les personnels, rejoints par les familles des enfants, ont entrepris la confection de ces symboles de tendresse, C’est ainsi que l’an dernier, les tout-petits de la crèche « Les premiers pas » ont offert aux anciens, non seulement, des « câlins de poche », mais aussi et surtout un moment de douceur et de tendresse. C’est l’opération inverse qui a été menée cette année. Mercredi 1er octobre, un petit groupe de représentants de l’EHPAD Le Saphir s’est rendu à la crèche « Les petits pas », accompagné d’Olivier, coordinateur de l’établissement, et de Katia, en charge du Pôle d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) dans le cadre duquel l’atelier « Calins de poche » s’est déroulé pour offrir aux enfants ces petits cœurs en laine de la part de tous les résidents. Ces derniers se sont attelés à la tâche avec un tel enthousiasme qu’ils en ont confectionné 45 000 durant l’année écoulée.
La chanson pour créer du lien
Assis en cercle avec leurs « taties », c’est d’abord avec un peu d’étonnement que Gaëtan, Auguste, Jenna, Azalaïs, Manua et Gabriel, à peine âgés entre 2 ans et 2 ans et demi, ont accueilli Jeannette, Brigitte, Marie-Claire et Bernard, leurs hôtes aux cheveux blancs qu’ils n’avaient jamais vus. Puis Alicia, éducatrice de jeunes enfants, Cécile et Debora, auxiliaires de puériculture, ont entonné des refrains connus autant des tout-petits que des anciens. Les jeunes visages se sont alors éclairés d’un large sourire, tout comme la physionomie des seniors. « Meunier, tu dors », « Une poule sur un mur », « Frère Jacques », « Au clair de la lune », « Une souris verte »… Nul doute que le répertoire de chansons enfantines est une langue universelle, capable de supprimer toute gêne et d’établir des ponts entre les générations. Car peu à peu, les tout-petits ont quitté leur place pour se diriger vers leurs invités. Munis de leurs marionnettes en forme d’animal, avec un petit air espiègle, ils faisaient mine de mordre leurs mains avec la gueule de la peluche. « C’est un « scargo » tient à préciser Gaëtan à Brigitte. « On dirait moi quand j’étais petit » plaisante Bernard, attendri en regardant Ethan.
La sollicitude, une vertu contagieuse
Après la séquence « Chansons », est venu le temps de la distribution des petits cadeaux. Jeannette, Brigitte, Marie-Claire et Bernard ont sorti d’un grand sac des dizaines de « câlins de poche » pour les offrir aux petits. « Tu veux le petit cœur bleu ou rouge ? interroge Marie-Claire. Tu hésites ? Alors prends les deux, un pour papa et l’autre pour maman ! » Et la petite Jenna de montrer fièrement un petit cœur jaune : « Celui-là, c’est pour ma grande sœur ! »
Les meilleures choses ayant une fin, les invités ont pris congé de leurs jeunes hôtes, promettant de revenir les voir bientôt. Il faut dire que le programme du jour était chargé : les seniors étaient attendus par les « Bambinos de la Porte d’Italie », puis par les « Moussaillons » et, à l’heure du goûter, par les jeunes joueurs de l’école de rugby du Toulon Rugby Formation au stade Delaune du Pont-du-Las.
L’opération « Câlin de poche » s’est poursuivi toute la semaine à la halte-garderie La Mer mais aussi, avec un programme différent, au lycée Bonaparte (échanges sur la vieillesse et projection d’un reportage réalisé sur le sujet par des élèves de BTS) et au collège Maurice Ravel où un spectacle a été offert aux seniors de la résidence autonomie du Port-Marchand.
Les étudiants de l’ISEN et les élèves de l’Institut de Formation Public Varois des Professions de Santé distribueront quant à eux à leur tour dans leur entourage des centaines de câlins de poche et cela durant tout le mois d’octobre. Nul doute que le « câlin de poche » apparaît désormais comme un joli prétexte d’échange, permettant à la sollicitude de devenir une vertu contagieuse !