Léon Vérane en quelques lignes
Lorsque Léon Vérane naît à Toulon, le 21 décembre 1886, sur le petit Cours, au numéro 36, il est vrai que ses parents voient pour lui un autre avenir que la poésie. Aussi le 1er septembre 1904, il est placé en mairie comme commis. Et le 7 juin 1909, il épouse Marie. Banal. Mais quelques mois plus tard, en 1910, pour se distinguer du lot, Vérane fait publier un recueil de poèmes, à Paris, grâce à Paul Fort, puis il crée, à Toulon, une revue poétique, Les Facettes. De 1911 à 1914, il fait paraître deux autres livres de poésie et, avec Francis Carco, Tristan Derème et Jean Pellerin il fonde l'école Fantaisiste. C'est le succès. C'est aussi la belle époque du beau Léon.
Après avoir échappé aux tueries de la guerre, Vérane est particulièrement créatif des années folles à la grande crise. En une dizaine d'années, il publie huit ouvrages poétiques, ainsi que cinq études et portraits parmi lesquels Toulon, qui paraît en 1930. Depuis, non seulement en France mais aussi en Suisse, en Belgique, partout où il a des amis, on dit que Vérane c'est Toulon et que Toulon c'est Vérane. Il est vrai que l'un et l'autre sont inséparables, tant l'identification est totale dans cet entre-deux-guerres. Mais quand Vérane publie Imagerie Toulonnaise, en 1941, (c'est aussi l'année de décès de son épouse), le poète, qui voit toujours plus loin que le commun, pressent le tragique destin d'une ville qui sera écrasée sous les bombes. Vérane y survit mais son Toulon est détruit.
Aussi, au lendemain de la Libération, le voilà à Paris avec ses amis Bernouard, Chabaneix, Carco, Muselli... Il publie trois beaux livres de moèmes, recoit le grand prix de la Maison de Poésie et la Légion d'honneur. Mais pendant des vacances à Solliès-Pont, il rencontre la jeune et belle hôtelière de l'auberge du Lapin Blanc. Il lui écrit un arc-en-ciel de chants d'amour, Le Tribut d'Encens et il l'épouse le 6 décembre 1951. Elle lui fait un printemps de ses derniers hivers. Son ultime ouvrage, Avec un Bilboquet paraît en 1954 et il meurt à l'automne, le 10 novembre, le jour de la Saint Léon, son Saint patron.