« Avec le Théâtre Liberté, nous allons apporter la culture dans les quartiers, explique Josée Massi, maire de Toulon. Nous avons signé une convention triennale parce que c’est toujours mieux de pouvoir travailler sur du temps long ». Partageant cette même volonté d’emmener la culture au plus près des Toulonnais, Josée Massi, maire de Toulon et Charles Berling, directeur du Théâtre Liberté ont uni leurs forces autour de l’action « Quartier en Liberté ». L’objectif ? Favoriser la culture pour tous en allant au-devant des publics, de les inciter à la découverte et l’initiation à diverses pratiques artistiques et par le biais de cette médiation, faire connaître les équipements culturels toulonnais. « La culture soude les gens, poursuit la première magistrate. Il est nécessaire d’impliquer les enfants, de les emmener dans les lieux de culture : C’est avec eux que tout commence et ce sont les meilleurs ambassadeurs ».
« Les adultes vont se laisser prendre au jeu par les enfants, poursuit Charles Berling, directeur du Théâtre Liberté. Notre valeur ajoutée c’est l’humain. Notre mission, c’est de prôner le lien direct avec les gens car aujourd’hui, ce lien se dissout dans notre vie moderne. Nous sommes une sorte de courroie de transmission ». Chaque année, le projet prendra la forme d’une résidence d’artistes établie dans un lieu défini afin d’associer les habitants à la présentation voire à la construction d'un temps fort tout public. Charge au Théâtre Liberté de faire une proposition artistique et de choisir le quartier en fonction de ses infrastructures et des conditions techniques nécessaires pour la réalisation du spectacle final qui se veut participatif.

Un fil pour retisser les liens de la vie

Pour cette année 2024, c’est le quartier de Sainte-Musse qui a été choisi. Depuis le 23 novembre, la compagnie Basinga a établi ses quartiers entre la Plaine de jeux, la Maison des Services Publics (MSP) ou le Centre social. « Nous recherchons des compagnies qui savent tisser des liens avec le territoire », précise Thiphaine Samson, directrice des festivals du Liberté et des Théma. Dès leur arrivée, les artistes ont tendu des fils. Un à plus de 10m de hauteur qui surplombe le parc de la Plaine de Jeux et d’autres plus bas… beaucoup plus bas… pour initier les riverains à l’art du funambulisme qui serait la discipline circassienne la plus accessible. Mais aussi à d’autres disciplines artistiques par le biais d’ateliers : création de personnages, de costumes, écriture, accompagnement musical du spectacle final ou cavalettistes(*). « Ceux sont eux qui stabilisent le fil. La symbolique est forte : on arrive à faire quelque chose en étant tous réunis, ensemble, détaille Charles Berling. Tous les habitants ont un rôle à jouer à l’intérieur du spectacle ».
Un fil pour une « Traversée » qui cherche à relier les gens entre eux, à les rendre fiers de ce qu’ils de ce qu’ils auront pu acquérir ou partager le temps de la résidence. Un petit groupe s’est constitué au fil des 15 jours, participant tous les jours aux différentes activités. Certains étaient des voisins qui ne se connaissaient pas, d’autres étaient amis. Tous se sont emparés de la culture. Tous seront heureux de participer à ce spectacle populaire au vrai sens du terme dont le point d’orgue sera la performance de Tatiana-Mosio Bongonga, qui pour la petite histoire a habité à Toulon.

Implication de toutes les structures du quartier

Centre social, Maison des services publics, complexe sportif évolutif couvert (COSEC), écoles : toutes les structures ont joué le jeu, notamment pour impliquer petits et grands, en mettant à disposition leur structures pour accueillir les ateliers. Histoire de maintenir le lien et de ne rien oublier de ces liens tissés, une exposition des photos prises pendant la résidence sera installée en plein air courant des mois de janvier et février.
Une réflexion est déjà en cours pour le projet 2025. L’ambition est d’accueillir une compagnie de même ampleur que celle de Basinga… Au Pont-du-Las, à Saint-Jean-du-Var ou dans un autre quartier mais toujours avec le même objectif : tisser des liens sur le territoire.

(*) Mobilisation de jeunes et d’adultes pour tenir les cavaletti, cordes reliées au fil