Ni la chaleur de ce début de mois d’août, ni les Jeux Olympiques n’ont eu raison de l’engouement autour de la Nuit des Pêcheurs. Cette 22e édition n’a pas dérogé à la règle. Plus de 10 000 gourmands et gourmets se sont pressés sur le quai du port Saint-Louis du Mourillon dès 17 heures… Voire quelques minutes avant, histoire de ne pas perdre une miette des plats concoctés par la trentaine de pêcheurs, d’aquaculteurs et autres traiteurs présents pour l’occasion, ou de trouver la table idéale, au bord de l’eau, à proximité des pointus… « Il y avait la queue avant l’ouverture au public, s’est réjoui Christophe Moreno, adjoint au maire à l’Évènementiel. C’était comme un premier jour des soldes à Paris ».
Dans les rues du Mourillon, il suffisait de suivre les couples, les familles ou les amis. En ce dimanche soir, tous les chemins menaient au port. Beaucoup descendaient. Certains remontaient déjà, les mains chargées de victuailles. Des emballages s’échappaient des effluves de poissons grillés, de thym et de romarin. En deux heures de temps, les quelque 300 tables et 1 800 chaises disposées ont trouvé preneurs ; devant les stands, les files d’attente d’allongent. Dans une atmosphère bon enfant ; parce que ce que Toulonnais et touristes viennent rechercher à la Nuit des Pêcheurs, c’est « une ambiance, indique Sarah qui après avoir savouré une dorade grillée, s’apprête à déguster une glace. J’y viens tous les ans car on s’amuse bien ». 

Faire découvrir les ressources halieutiques de la rade de Toulon

Derrière leurs fourneaux, les pêcheurs s’activent, sans répit. Face à eux, une véritable marée humaine… Friture de jols à la salicorne, assiette de sardines grillées, loups ou daurades à la plancha, soupe de poissons, fruits de mer… On veut goûter à tout ! Surtout aux produits locaux. « La pêche aux petits métiers que nous pratiquons en Méditerranée se situe dans une zone de 5 miles nautiques autour de notre port d’attache, précise Yves Filancia, premier prud’homme de la section de Toulon. Avec mes dix collègues, tous les poissons que nous proposons ce dimanche soir proviennent de notre pêche. Cet évènement est important pour nous car il est l’occasion de présenter notre savoir-faire mais aussi de montrer la diversité des activités présentes dans la rade de Toulon, dont l’élevage de coquillages ».
Nichée dans la baie de Tamaris, une dizaine de fermes aquacoles élèvent moules et huîtres. Certaines de ces productions sont régulièrement récompensées au concours général agricole. C’est en 1860 qu’ont débuté les premiers essais de conchyliculture dans les anses de Balaguier et de Brégaillon, avec des naissains en provenance de Corse. L’activité va se développer entre 1877 et 1898 à tel point que selon l’Inspection des pêches la rade de Toulon jouit d’une réputation européenne pour les coquillages. Des coquillages qui ont été rejoint par des loups, des daurades ou des maigres. Depuis une petite quarantaine d’années, les cabanes colorées et un brin désuet se sont mises à la pisciculture. Avec succès. Artisanales, les cinq exploitations destinent leur production au marché et aux événements locaux. Pour le plus grand bonheur des nombreux visiteurs de la Nuit des Pêcheurs !