L’ambiance était bien plus douce à l’intérieur qu’à l’extérieur, en ce matin de 11 février balayé de mistral. Et au cœur du salon de l’établissement, une nombreuse assistance s’était rassemblée pour fêter l’événement. Parmi elle, une dizaine d’enfants du centre de loisirs de La Florane : ils avaient de leur plein gré choisi de répéter, deux mercredis de suite, la chanson du jour, « l’enfant et l’oiseau » (titre grâce auquel Marie Myriam remporta l’Eurovision en… 1977). Vêtus avec le plus grand soin (l’un des garçons arborant même chemise blanche et nœud papillon), ils se sont présentés, ont donné lecture d’un texte de circonstance et offert enfin une jolie parenthèse d’émotion partagée.

« Venez toucher sa main ! »

« C’était magnifique », s’émerveilla une des résidentes, avant que le maire remette à sœur André le diplôme de citoyen d’honneur de la Ville et que Monseigneur Rey lui donne sa bénédiction. Des « honneurs » qui firent dire à l’intéressée, dans un sourire « Hou là là, c’est trop, je vais m’écrouler ! ».

Bien que malvoyante et en proie à des problèmes d'audition,  Sœur André a en effet gardé toute sa vivacité d’esprit, racontant sans hésitation des éléments marquants de son existence. « Les enfants, je m’en suis occupée toute ma vie. Je les ai tous aimés et je ne les ai jamais punis ». (Elle a en effet œuvré au sein d’orphelinats). Et quand, dans la salle, quelqu’un lança : « il est là, votre bébé (de nonante ans) un grand sourire éclaira son visage et elle précisa « lui, je l’ai gardé pendant 13 ans ! »

Quant aux petits Toulonnais, toujours très attentifs à ce qui se passait et visiblement gagnés par l’émotion, le maire les invita à « toucher sa main ! Nous vivons un beau moment intergénérationnel et sœur André nous a transmis à tous un beau message d’amour. »