À Sainte-Musse, la culture a pris de la hauteur. Il y a quelques mois, la compagnie Basinga – dont le nom signifie « cordes » en lingala – s’était immergée dans le quartier pour initier les jeunes au funambulisme. Un fil tendu entre ciel et terre, une discipline où l’équilibre est roi, et des participants qui avaient osé défier le vide. Ce mercredi, les habitants ont retrouvé les artistes pour découvrir le documentaire tourné lors de cette aventure et inaugurer une exposition qui en retrace les moments forts.

Marcher sur un fil, tisser des liens

Avant la projection, un temps d’échange a permis de rappeler l’importance du lien social et de la culture pour tous. Élus* et organisateurs ont souligné la force de ces instants collectifs, reflets du talent et de l’engagement des habitants. C’est dans ce sens que Geneviève Levy, adjointe au maire, a souligné l’importance de ces moments collectifs : « dans les temps qui courent, on a grandement besoin de ces instants collectifs. » Cette idée de rassemblement et de partage a ensuite été reprise par Charles Berling, directeur de Châteauvallon-Liberté – scène nationale, qui a rappelé l’essence de l’initiative : « les quartiers ont beaucoup de talent. Il est très important de considérer que la scène nationale appartient à toutes et à tous. »
Dès la fin de la projection, les participants ont été invités à se rendre au parc Sainte-Musse pour le vernissage de l’exposition en plein air intitulée « Traversée ». Visible jusqu’au 21 septembre, cette exposition dévoile une série de clichés qui retracent l’expérience humaine et artistique vécue pendant la résidence. Valérie Frossard, photographe de la compagnie, a réalisé les 23 clichés proposés en grand format. Ces photographies mettent en lumière les habitants des résidences voisines qui, avec beaucoup d'autres, ont travaillé cet automne aux côtés de Tatiana et de ses complices funambules, mais aussi avec les créatrices de costumes, brodeuses et couturières de Basinga.

Un équilibre parfait entre culture et partage

Si la prouesse artistique a impressionné, c’est surtout l’impact humain de cette aventure qui a marqué les esprits. À travers la caméra de Dom, fondateur de PMU Prod, ces instants de complicité et de dépassement de soi ont été immortalisés. « C’est une grande fierté pour moi que cela se passe dans mon quartier d’adoption, confie-t-il. En étant derrière la caméra, j’ai vu des liens se tisser entre les habitants, ce projet les rassemble. »
Un ressenti partagé par Jan Naets, membre de la Compagnie Basinga, qui perçoit dans cette expérience bien plus qu’une simple initiation au funambulisme. « Pour nous, les cordes représentent des liens, des ponts, des connexions… » explique-t-il, avant d’offrir aux jeunes du quartier un balancier, symbole de leur nouvelle aventure artistique. De quoi ravir Najoua, 10 ans, qui a encore des étoiles dans les yeux en repensant à ses premiers pas sur le fil. « La première fois, j’ai failli tomber, mais à la fin, je marchais comme une pro ! » Un joli symbole du projet « Quartiers en Liberté », qui prouve que l’art peut faire grandir et rapprocher.
De son côté, Guy Raynaud, conseiller municipal, voit dans ce projet une belle démonstration de ce que la culture peut apporter à un territoire. « La culture ne peut être qu’une ouverture, souligne-t-il. La manière dont les enfants et les adolescents se sont approprié ce projet était vraiment remarquable. »
Pari réussi pour la Ville et ses partenaires : Sainte-Musse a trouvé son équilibre entre rêve et réalité, et l’art a encore une fois prouvé qu’il pouvait rapprocher les cœurs.

*Étaient présents Geneviève Levy adjointe au maire déléguée à la Politique de la ville, aux Propriétés foncières et à la Vie associative et Guy Raynaud, conseiller municipal délégué aux Médiathèques et aux Archives