Vivre avec les pigeons en ville
Contrôler le nombre et l’état sanitaire des pigeons tout en diminuant les nuisances qu’ils génèrent sur le plan de la santé et de la salubrité publique, tel est l’objectif poursuivi par la Ville qui a installé un pigeonnier dit « contraceptif » dans le square Kennedy au Champ de Mars.
Les pigeons font pleinement partie du paysage urbain mais ils suscitent dans toutes les villes un sentiment partagé. Ces oiseaux font, il est vrai, le bonheur des enfants qui courent volontiers derrière eux sur les places où ils apportent de la vie, mais l’augmentation de leur population présente de multiples inconvénients, notamment sur le plan sanitaire car ils peuvent être porteurs de maladies. Leurs fientes acides, aux propriétés corrosives, souillent et endommagent les immeubles d’habitations et les bâtiments historiques où ils se posent. Il faut dire qu’ils produisent chacun 12 kg de déjections par an !
Réguler l’espèce
La surpopulation de ces volatiles s’explique par leur durée de vie (qui oscille entre 6 et 10 ans) et par le rythme important de ponte (6 à 7 nichées de 2 pigeonneaux par an pour un couple). C’est pourquoi, pour assurer une régulation douce des colonies de pigeons présents dans le quartier du Champ de Mars, la Ville a installé début juillet un pigeonnier à visée contraceptive dans le square Kennedy. L’intégration dans le paysage s’est faite en concertation avec l’architecte des Bâtiments de France.
Se plaire dans le nid
Le principe est simple : il repose sur l’espacement des pontes et la régulation des naissances. Une vingtaine de columbidés ont été placés dans le pigeonnier où ils ont à leur disposition de la nourriture et de l’eau. Lorsqu’ils en sortiront dans un mois, ils attireront d’autres congénères qui s’installeront dans le pigeonnier. La régulation est obtenue par la stérilisation d’une partie des œufs qui sont laissés sur place pour que les oiseaux couvent mais ne pondent pas de nouveau. Quelques naissances sont ainsi maintenues pour éviter que les oiseaux abandonnent le pigeonnier et occupent de nouveau les immeubles voisins. Le pigeonnier et les abords seront régulièrement entretenus, les oiseaux nourris et les œufs surveillés par une entreprise spécialisée dont l’employé dédié à cette tâche est colombophile et demeure à Toulon.
Nourrissage interdit
Au-delà de la régulation de la population des pigeons, cette méthode présente d’autres avantages. Lorsque les oiseaux auront adopté le pigeonnier, ils ne nicheront pas dans les autres sites et l’apport de nourriture saine limite l’apparition de maladies. Rappelons d’ailleurs que l’article 120 du règlement sanitaire départemental prévoit l’interdiction de « jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ». La même interdiction s’applique « aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs ».
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