Les organisateurs et les partenaires* de l’événement espéraient battre le record du monde de participation à une formation express au massage cardiaque le 18 novembre dernier. Non pas dans le but de se vanter mais pour sensibiliser le plus grand nombre à ce geste qui peut sauver une vie. Ils ont néanmoins relevé le défi d’intéresser 800 personnes qui sont repartis du Palais des Sports où se tenait la manifestation, avec non seulement en tête les gestes à réaliser pour un bon massage cardiaque mais encore, sous le bras ou dans leur sac, le mannequin sur lequel ils se sont entraînés pour leur permettre de prolonger l’exercice.

Bon nombre de participants venus en groupes ayant choisi le bus comme mode de transport, ils sont arrivés par vagues dès 9 heures du matin, découvrant le parquet du Palais des sports recouvert de mannequins d’auto-formation en attente d’être gonflés puis manipulés par les apprentis-masseurs. Ce qu’ils ont fait sur la musique de Stayin’alive, s’exerçant à plusieurs reprises à pratiquer une centaine de compressions par minute (120 étant le chiffre idéal) sur le thorax du mannequin, suffisamment profondément (environ 5 cm) pour que le massage cardiaque soit efficace. Parmi les participants, des aides-soignants et infirmiers de la Croix-Rouge, des élèves de l’Institut Varois des Professions de Santé (IFPVPS), des collégiens de Django-Reinhardt, des lycéens de Bonaparte, des employés de la Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale, des salariés du privé, des membres d’associations, des clubs sportifs, mais aussi des personnes venues seules, en couple ou en famille.

Un acte citoyen

Laurent Bonnet, adjoint au maire délégué aux sports, s’est réjoui de voir des candidats à la formation motivés et représentant toutes les générations : « Nous ne sommes que 800, mais vous allez tous repartir avec un savoir essentiel : celui de multiplier par 5 les chances de survie de quelqu’un qui a eu un accident ». L’adjoint aux sports a souligné l’importance de la prévention, déplorant « qu’en France, seulement 30 % de la population sachent réaliser les gestes qui sauvent. A partir du moment où vous allez savoir les pratiquer, les chances de survie d’’une personne qui ferait un arrêt cardiaque en votre présence seront de 25 % ; il est important de garder ces chiffres en tête. Vous avez fait le choix de vous engager pour les autres. C’est pourquoi la Ville de Toulon est très fière de s’associer à cet événement. ».

Stéphane Mifsud, recordman du monde d’apnée statique et parrain de la manifestation, a félicité les participants en les encourageant à devenir des ambassadeurs : « Votre rôle ne s’arrête pas à votre présence ici. Il faudra en parler. Les fêtes de fin d’année approchent et avec elles les réunions de famille. Cela peut être l’occasion de montrer les gestes qui sauvent, de transmettre vos connaissances sur le sujet. La vie est ce qu’il y a de plus cher. »

Approfondissement du sujet

Les participants ne se sont pas contentés de pratiquer les compressions sur le mannequin. Après l’exercice collectif, ils sont allés s’informer plus avant auprès des formateurs du SAMU 83 et de la Fédération Française de Secourisme qui ont répondu à de multiples questions : dans quelles situations utiliser le défibrillateur, comment faire quand on est seul pour appeler les secours tout en pratiquant un massage cardiaque ? Comment être sûr que les gestes qu’on effectue sont bien efficaces ? Ils ont aussi procédé à de nouvelles démonstrations. « Le cœur est une pompe. Lors d’un arrêt cardiaque, cette pompe ne fonctionne plus : ce sont les bras du sauveteur qui vont faire office de pompe, explique l’infirmier du SAMU. Quand j’appuie, je diffuse le sang pour que les organes nobles continuent à vivre et quand je relâche, je remplis la cavité cardiaque en vue de la prochaine compression pour pouvoir bien diffuser. Si je ne remplis pas bien, je ne vais pas pouvoir bien diffuser à la prochaine compression.

Isabelle a pu tester la qualité de ses compressions sur un mannequin connecté à un logiciel utilisé par les formateurs du CESU83 : « Sur l’écran de l’ordinateur, il y a comme deux bobines témoins, on peut constater si l’on appuie assez profondément et si l’on est dans le bon rythme, même sans musique ! ».

Numéro à retenir : le 112

Aux randonneurs qui pourraient se trouver dans des zones dites blanches, les formateurs rappellent que le numéro d’urgence 112 fonctionne même en l’absence de réseau. Ils conseillent par ailleurs de télécharger l’application Boussole et d’activer la géolocalisation de son smartphone pour être en mesure de renseigner les secours sur leur position exacte.

Pour Jean-Baptiste, infirmier à la retraite, qui a exercé en bloc opératoire, en EHPAD et en service de médecine, cette « piqûre de rappel » n’était pas superflue : « Même si l’on est qualifié et qu’on a déjà pratiqué le massage cardiaque, cette action peut générer du stress, s’il y a plusieurs victimes, si l’on est sur la voie publique, s’il y a risque de suraccident… C’est une bonne opération de sensibilisation qui a permis de toucher des gens de tous âges et notamment de nombreux jeunes. »

*Partenaires : Ville de Toulon, métropole TPM, Comité Départemental Olympique et Sportif du Var, office municipal des sports, Fédération du secourisme, CESU83 (organisme de formation du SAMU 83)