« Décidément, Toulon joue les jeux ! Après la flamme, nous accueillons la dictée » s’enthousiasme Josée Massi, maire de Toulon, ce mercredi 22 mai sur le parvis de la gare. L’édile et première lectrice(*) de l’opération Dictée en gare, a donné le coup d’envoi de ce marathon de la dictée. En cette année olympique, l’événement organisé par France Culture et SNCF Gares & Connexions s’est mis à l’heure des JO de Paris 2024 en proposant aux participants cinq textes portant sur les trois valeurs de l’olympisme : l’excellence, le respect et l’amitié.
Son objectif ? Rassembler jeunes et moins jeunes autour de la langue française, dans une ambiance conviviale et intergénérationnelle mais aussi d’offrir un moment de plaisir partagé entre personnes de profils différents. Mission réussie, puisqu’une trentaine d’enfants des centres de loisirs Jules-Muraire et de la Florane ainsi que de nombreux seniors se sont prêtés au jeu. L’idée semble enchanter bon nombre de participants, à l’instar de Jeannine, cahier sur les genoux et crayon en main : « Je trouve cela formidable ! J’entends autour de moi « il n’y a rien à Toulon », mais il y a plein de choses ! ». 

La règle de grammaire Mbappé

« Je vous souhaite bonne chance ! » C’est par ces mots que la première magistrate conclut la lecture du premier extrait de la journée, un passage de Germinal d’Emile Zola, avant d’ajouter pour rassurer les enfants que dans tous les cas « on n’échoue jamais, on apprend ». Rachid Santaki, alias Monsieur Dictée, égrène le texte. Pendant ce temps, Josée Massi retrouvait ses réflexes d’ancien professeur, navigant entre les enfants, les couvant d’un regard bienveillant.
Si la dictée a été raccourcie pour les plus jeunes, les adultes ont transpiré quelques phrases de plus sur ce classique de la littérature française. Puis a sonné l’heure de la correction. Au micro, Monsieur Dictée épelle les mots. Un à un. Interpellant les participants, jeunes ou moins jeunes : « encombrait : les enfants, on met un « n » ou un « m » avant le « b » ? Vous connaissez la règle Mbappé ? » Et Jallil, du haut de ses 9 ans, de rebondir sur ce moyen mnémotechnique : « MBP pas Mbappé ». L’occasion de réviser les règles de grammaire avec une note sportive !

C’est un sans-faute !

L’occasion aussi d’enrichir son vocabulaire, quel que soit son âge… : « On a appris de nouveaux mots » expliquent Jalil et ses camarades. Le passage proposé mettait en lumière des métiers de la mine aujourd’hui disparus : haveur, chargeur, moulineur, herscheuse ou galibot. Inconnus pour la plupart, ces termes techniques n’ont posé aucune difficulté à Christine dont le père et le grand-père étaient mineurs et pour qui participer à ce « devoir sur table » était une réelle volonté. « La dictée, ce n’est pas vieillot car la place des mots est très importante ». Elle signe d’ailleurs un sans-faute, à l’instar d’un autre participant ou de sa voisine Jeannine, doyenne de l’épreuve dont la performance a été saluée par Josée Massi.
« Je l’ai fait ! C’était très sympathique ! À l’école, nous avions peur de la dictée », se remémore cette Toulonnaise âgée de 91 ans. Loin d’être démodé, cet exercice reste l’un des fondamentaux de l’apprentissage de l’orthographe. « On fait une dictée tous les mardis, et une dictée bilan tous les vendredis » expliquent Jalil et ses camarades.
Après l’effort, le réconfort : la session s’est achevée par un buffet afin que chacun puisse partager ses résultats dans la convivialité, avant la lecture du texte suivant, un extrait de « Les bienfaits de la gymnastique » en hommage à Bernard Pivot qui a popularisé la dictée dans les années 1990. Les élèves du Conservatoire TPM ont pu profiter de ces laps de temps pour interpréter au piano quelques interludes, ajoutant une touche musicale à l’évènement.
Petits et grands sont repartis enthousiasmés par cette expérience, nostalgiques de leurs souvenirs d’enfance pour certains, fiers d’expliquer que la dictée reste au cœur de l’apprentissage pour d’autres. La halte toulonnaise du Tour de France de Dictée en gare a donc été une réussite. Peu importe le nombre de fautes de chacun : comme disait Pierre de Coubertin, « l’essentiel, c’est de participer ».

(*) Ont lu les quatre autres textes : Charles Berling, directeur du théâtre Liberté – Chateauvallon ; Guilhem Ricavy, directeur éditorial de Var Matin, Mireille Doaré, présidente de l’association Culture et communication et Emilie Vergnaud, agent SNCF Gares & Connexions