Sœur André, 118 ans de compassion et de dons aux autres
C’est en toute simplicité et entourée de ses proches que Sœur André, doyenne des Toulonnais, des Français et des Européens a fêté son 118e anniversaire. Un anniversaire en comité restreint pour la vice-doyenne de l’humanité qui a dédié sa vie aux autres et qui continue encore aujourd’hui à se soucier d’eux.
Elle a franchi le cap du millénaire. A traversé deux siècles. A survécu à deux conflits mondiaux. A connu 3 républiques, 20 présidents, 10 papes. Elle a payé en anciens francs, en francs, puis en euros… Sa vie est un livre d’histoire, rempli d’histoires. Ce 11 février, en soufflant ses 118 bougies, Sœur André, vient de rajouter un nouveau chapitre. Un chapitre qui fait d’elle la doyenne des Toulonnais, des Français et des Européens.
Cet anniversaire, celle qui est la vice-doyenne de l’humanité a choisi de le passer dans l’intimité de la maison de retraite toulonnaise où elle réside depuis 2009 entourée de ses proches. Comme chaque matin, elle a assisté à la messe, priant pour tous les enfants dont elle s’est occupés dans sa vie et pour tous ceux qui le sont encore aujourd’hui.
Une vie consacrée aux autres
Malgré la cécité et un fauteuil roulant pour l’accompagner dans ses déplacements, celle qui est née Lucile Randon, n’a de cesse de se préoccuper des autres. « J’aspire à aider les vieux », souffle-t-elle, avec une pointe d’humour, de sa voix fragile. Les seniors et les orphelins ont été son quotidien d’abord à Vichy puis dans la Drome.
Sœur André a débuté sa vie professionnelle en 1916. Âgée de 12 ans, elle devient gouvernante de trois enfants à Marseille avant d’être engagée comme institutrice dans la famille Peugeot. Ce n’est que tardivement qu’elle s’est sentie appelée par Dieu. En 1944, elle rentre dans la Maison des Filles de la Charité pour faire son noviciat. C’est là qu’elle prend, en religion, le nom d’André sans le « e » final en référence à son frère qui était perplexe quant à son engagement religieux. Il faut souligner que Lucile Randon est née dans une famille de protestant huguenot.
« Oui, c’est possible de battre Jeanne Calment ! »
Le secret de sa longévité résiderait dans un verre de vin rouge tous les midis et un verre d’eau pétillante tous les soirs. Pour cette journée exceptionnelle, ce sera un menu asiatique et quelques chocolats arrosé d’un doigt de porto, un autre de ses péchés mignons. Ces gourmandises feraient-elles en sorte que le temps n’ait pas de prise sur Sœur Randon, elle qui a survécu, l’an dernier, à la Covid et qui lui fait dire : « Oui, c’est possible de battre Jeanne Calment ! »
Elle aime la vie mais lâche parfois « priez que le Bon Dieu me prenne ». « Pour ma part, je souhaite qu’Il la rappelle le plus tard possible afin que sœur Randon continue à partager encore longtemps avec les Toulonnaises et les Toulonnais son amour et sa sagesse, mais également son humour et ses valeurs dont nous avons tant besoin aujourd’hui », a indiqué Hubert Falco. Le maire de Toulon a présenté, ce vendredi, tous ses souhaits de joyeux anniversaire à Lucile Randon, en compagnie de la députée du Var Geneviève Levy.
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