Place. Espace public découvert, entouré de constructions dans une agglomération. Quelle que soit la définition, elle est déshumanisée. Sans âme. À Toulon, cette définition s’applique, certes… À une importante nuance près : « toutes les places de nos quartiers, même si elles ne sont pas toutes aussi connues que la place de la Liberté ou la place d’Armes, ont un charme fou, un cachet propre à chacune d’elles et leur rôle est tout aussi stratégique que nos grandes places, à l'échelle du quartier », a souligné Josée Massi, maire de Toulon lors de l’inauguration des nouveaux aménagements des places Sadi-Carnot et Amiral-Duperré ce mardi 10 décembre. Lieux de rencontres et d’échanges, les cœurs des deux quartiers de Saint-Roch et de de Barbès viennent d’être embellies pour la première, réaménagée pour la seconde. Avec un dénominateur commun : la végétalisation.

Des pergolas pour la place Sadi-Carnot

La place Sadi-Carnot a changé de visage. Minérale. Peu attrayante. Elle n’invitait ni à la convivialité ni au repos. Les plantations et les aménagements réalisés ces derniers mois ont permis de révéler le charme de cette place bordée de jardinières en pierres typiquement provençales qui abrite une fontaine. Les anciennes jardinières hors sol, gourmandes en eau, ont été remplacées par trois grandes pergolas qui surplombent les bancs publics. Installées de manière à produire de l’ombre en cours d’après-midi, ces installations ont aussi été végétalisées par des plantes grimpantes. La présence de plantes (30m² de massifs) et d’arbustes résistant à la chaleur a été renforcée. Les oliviers ont été conservés, l’un d’eux ayant été ceint d’une assise en bois pour permettre aux habitants de profiter d’une pause fraîcheur.

Une place Amiral-Duperré désimperméabilisée

« Si le rôle social de la place n’a pas évolué depuis le moyen âge, les places, elles, évoluent avec la ville. Les places n’ont ainsi pas cessé de se modifier, traduisant les nouvelles conceptions urbanistiques, les mutations urbaines de la ville. Et c’est ce qui explique l’immense variété de leurs dimensions, de leur forme, de leur agencement… », a poursuivi la première magistrate. Après un long travail de concertation avec les habitants, les commerçants ou les professions libérales du quartier de Barbès, la place Amiral Duperré « qui était principalement utilisée comme parking » a retrouvé son rôle central de lieu de rencontre et de convivialité tout en conservant des places de stationnement rendues « perméables » grâce à la pose de « pavés enherbés favorisant l'infiltration naturelle des eaux pluviales ».

Le centre de la place a, lui aussi, été désimperméabilisé grâce à l’installation de dalles végétalisées avec des sédums, une plante succulente vivace qui ne demande que très peu d’eau. Une jardinière circulaire centrale et 4 autres périphériques ont été créées. Réalisées en pierres sèches pour évoquer l’esprit provençal qui manquait au cœur du quartier de Barbès, elles disposent d’assises en bois. 5 grands arbres dont les ramures proposent un ombrage agréable et 70 m² d’arbustes et de vivaces ont été plantés.

Des places pour tout le monde

Toulon est une ville, riche de la diversité de ses quartiers. Chacun est une sorte de « petit village » où la place joue un rôle fondamental dans le quotidien des habitants. « J’ai lu dans un magazine spécialisé une phrase d’un urbaniste que j’ai beaucoup aimée. Je l’ai mémorisée sans retenir le nom de son auteur. Je lui présente toutes mes excuses parce que je vais terminer mon propos en le citant :« La place est à tout le monde. On peut se l’approprier, s’y sentir chez soi. Cependant elle n’appartient jamais à personne » », a clôturé l’édile avant d’inviter les riverains à partager le verre de l’amitié… à l’ombre des arbres encore recouverts de leurs feuilles.