L'écoquartier de Chalucet expliqué à des jeunes Erasmus

Réduire l’empreinte carbone, c’est l’objectif visé par le projet sur lequel travaillent des lycéens de l’aire toulonnaise et leurs correspondants étrangers dans le cadre du programme d’échange Erasmus+. Ils ont visité avec grand intérêt l’écoquartier de Chalucet, qui se distingue pour son exemplarité environnementale en matière de développement urbain durable et de transition énergétique.

Une cinquante de collégiens et de lycéens sont arrivés le 16 janvier de Serres (Grèce), d’El Ejido (Espagne), d’Izmir et de Mersin (Turquie), accompagnés de leurs enseignants, pour un séjour d’une semaine dans l’aire toulonnaise dans le cadre du programme européen Erasmus +. Ce programme d’échange de jeunes, financé par la Commission Européenne et qui fête cette année son 35e anniversaire, propose depuis 1987 aux moins de 30 ans, de s’ouvrir à de nouveaux horizons et des cultures différentes tout en pratiquant une autre langue.

Des préoccupations communes pour l’avenir

Depuis plusieurs mois, ces jeunes de nationalité espagnole, grecque et turque, correspondent par écrit avec leurs hôtes, élèves de seconde et de première en section européenne du lycée Langevin. Tous travaillent, encadrés par leurs professeurs, sur un projet dénommé « A green world for future generations » qui vise à éveiller les consciences sur la nécessité d’entreprendre des actions tangibles pour réduire l’empreinte carbone.

C’est pourquoi Crystel Lerey, professeur d’anglais et coordinatrice des projets Erasmus + a sollicité le maire de Toulon pour organiser le 17 janvier, à l’attention de ses propres élèves et de leurs hôtes étrangers, une visite de l’écoquartier de Chalucet dont la conception se distingue de celle des autres modèles architecturaux par son exemplarité en matière d’environnement, de développement urbain durable et de transition énergétique.

Un projet urbain durable

Cette exemplarité a été démontrée tour à tour par Benjamin Boudot, chef de projet à la Direction Générale des Services Techniques de la Ville, qui a piloté la construction de la médiathèque et l’aménagement du jardin Alexandre 1er et par Emmanuel Kopp, directeur Ville durable.

 Il s’agissait de relater avec des propos accessibles, puisque traduits simultanément en anglais puis en turc, l’exceptionnelle transformation de cette friche hospitalière, l’historique de ce chantier, considéré comme l’un des plus grands d’Europe, qui a nécessité 6 ans d’études préparatoires et 3 ans de travaux, une coordination parfaite entre les partenaires institutionnels et le souci permanent de suivre, à chaque étape du projet,  une véritable démarche environnementale (recyclage des déchets du BTP, gestion de l’eau pluviale, dispositions d’architecture bioclimatique, solutions de production énergétique, etc.) qui n’oublie pas le respect de la biodiversité avec notamment l’installation de 120 nids artificiels pour les martinets noirs. Si le vocable anglais « swift » était inconnu de la plupart des élèves, le mode de vie de cette espèce migratoire protégée l’était tout autant (en savoir plus). C’est dire si les voyages forment la jeunesse et lui permettent d’élargir ses horizons.

En savoir plus 

L’écoquartier de Chalucet

  •  Superficie totale de 3,5 hectares
  • Coût total : 120 millions d’euros
  • 4 maîtres d’ouvrage : Conseil Départemental du Var, Ville de Toulon, CCIV et TPM
  •  Le jardin Alexandre 1er, aménagé sous maîtrise d’ouvrage Ville de Toulon (20 000 m² avec plus de 350 arbres, 15 000 plantes et arbustes et de nombreux bassins)
  •  La médiathèque Chalucet (5 000 m²), réalisée sous maîtrise d’ouvrage Ville de Toulon
  •  La maison de la Créativité, réalisée sous maîtrise d’ouvrage CCIV, abrite Kedge Business School, l’école Camondo Méditerranée et une antenne du Conservatoire National des Arts et Métiers)
  • Le bâtiment « Les Beaux Arts » (6 400 m²), réalisée sous maîtrise d’ouvrage TPM, qui abrite l’École Supérieure d’Art et de Design TPM et l’antenne de TVT Innovation)

  •  Un immeuble d’habitations

La démarche environnementale

  • Limitation de l’énergie grise : plusieurs mesures ont été prises pour réduire la consommation d’énergie liée à la conception, au transport et à la transformation des matériaux, notamment par l’installation d’une centrale à béton à l’intérieur du chantier
  •  Gestion et le recyclage des déchets du chantier
  • Gestion de l’eau pluviale par la création de bassins de rétention pour réguler les débits en amont
  • Dispositions d’architecture bioclimatique : orientation sud, végétalisation des espaces, logements éloignés des nuisances sonores, prise en compte du vent (mistral) pour optimiser les performances énergétiques, etc.
  •  Solutions pour la production énergétique avec l’installation d’un système de bi-énergie pour chaque bâtiment
  •  Installation de nichoirs pour les martinets noirs et prise en compte de leur protection avant, pendant et après le chantier

Le martinet en bref

Le martinet passe sa vie dans le ciel, s’y nourrit en gobant des insectes (c’est d’ailleurs un redoutable prédateur pour les moustiques Tigre). Il boit en survolant en rase-motte une pièce d’eau, dort en volant à 3 000 mètres d’altitude. Seuls les adultes reproducteurs se posent, le temps de pondre et d’élever leurs progénitures. Ils ne sont jamais à terre, sauf par accident, et dans ce cas, ils ont le plus grand mal pour reprendre leur vol.

Le martinet noir niche et élève ses petits chez nous d’avril à fin juillet (une ponte), le martinet pâle d’avril à mi-octobre (2 pontes).

Gros consommateur d’insectes (20 000 par jour pour un couple), le martinet ne salit pas les murs car il emporte hors du nid ses sacs fécaux. Cet avantage pour la propreté urbaine est d’ailleurs un inconvénient pour repérer les nids.

 

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