« C’est devenu agréable de surveiller la cour de récréation. Il y a beaucoup moins de conflits entre les élèves : la végétalisation participe au bien-être scolaire », souligne Virginie Le Dro, directrice de l’école élémentaire Longepierre où sont scolarisés 185 enfants. Depuis le mois de septembre dernier, ces petits Toulonnais se sont appropriés leur lieu d’amusement : îlot calme avec cabane en bois, îlot classe dehors, îlot grimpe avec différents jeux et îlot sportif.
École pilote avec celle du Fort-rouge dans le processus de désimperméabilisation des sols, l’établissement a reçu, ce jeudi matin la visite de Josée Massi(*), maire de Toulon. Une visite pour une nouvelle fois échanger avec les enfants autour ce projet qu’ils ont esquissé avec l’équipe pédagogique. « L’an dernier, nous vous avions demandé de dessiner votre cour de récréation rêvée. Pendant les vacances, nous l’avons faite. Aujourd’hui, nous revenons vous voir pour savoir ce que vous en pensez et pour connaître ce que nous pouvons améliorer », a expliqué le premier magistrat aux 22 délégués de classe, rassemblés sous le préau.
Du haut de ses presque 11 ans, Mia s’est fait le porte-paroles de ses petits camarades. « Beaucoup ont aimé, mais il faudrait améliorer les barrières en bois : elles nous font mal quand on veut aller chercher un objet qui est tombé dedans. Certains pensent aussi que ça leur enlève de la place pour jouer. Mais ce qu’il y a de bien, c’est que les garçons jouent moins au foot et surtout que l’on joue tous ensemble ». Ce qu’on confirmé une maman d’élèves : « c’est vraiment très bien. Mon enfant qui est timide n’aime pas le foot. Aujourd’hui, il joue davantage et il est plus épanoui ».

Jouer plus, jouer ensemble

Si la végétalisation des cours de récréation encourage les enfants à adopter un comportement plus respectueux de l’environnement, elle favorise aussi le volet sociétal du développement durable en permettant davantage de mixité dans les jeux. Le terrain de sport au milieu de ce lieu d’amusement rejetait les filles et leurs activités, la plupart du temps, sur sa périphérie. Filles. Garçons. Ça joue différemment. Ça joue ensemble. Depuis la rentrée des classes, le foot n’est plus pratiqué au bénéfice d’autres jeux. « Nous avons la chance d’avoir dans l’école une animatrice qui propose aux élèves des jeux dirigés et la mixité des jeux. Les enfants jouent plus et sont physiquement plus actifs », poursuit la directrice.
Le terrain de sport design actif a été repoussé le long du mur de clôture qui sépare l’école du parc de Sainte-Musse. Ce concept architectural repose sur un jeu de couleurs afin de favoriser la libre utilisation, la mixité, l’inclusion et l’incitation à l’activité physique.

4 à 6 écoles traitées par an

Pour cette autre déléguée de classe, le nouveau sol présente un avantage majeur : « il est mou. Il n’y a plus de petits cailloux qui font mal quand on tombe ». Sur la plus grande partie de la cour, le bitume qui accentuait la chaleur a été remplacé par un sol naturel composé par des pavés enherbés, permettant de passer d’un îlot à l’autre. Débutés au mois d’avril, les travaux de végétalisation se sont achevés au mois de novembre par la plantation des arbres et des végétaux afin de respecter le cycle naturel des différents sujets.
« Cette année, nous allons travailler avec le groupe scolaire Jules-Muraire dont les enfants nous ont déjà présenté leurs projets de cour de récréation idéale et les écoles François Nardi, Rivière-Neuve et la maternelle Fleur des Champs. Notre objectif est de végétaliser à 4 à 6 écoles par an, a indiqué Josée Massi. Ces travaux doivent s’inscrire dans le projet pédagogique des établissements ». Pour la Ville, végétaliser ne consiste pas à créer un décor végétal mais un terrain à jardiner collectivement, un espace qui évoluera au fur et à mesure de l’implication des équipes pédagogiques, des enfants, du dialogue aussi avec les services techniques de la Ville et des échanges avec les parents. La réflexion paysagère globale tient compte de la qualité du sol, des essences déjà présentes, du traitement de l’eau, de la place de l’école dans le quartier et de l’existant, à savoir les bâtiments ou les différents usages de la cour de récréation, car chacune d’entre elles est unique.

(*) Étaient présents : Martine Bérard, adjointe aux Espaces verts, Érick Mascaro, adjoint aux Travaux communaux, Thierry Campus, conseiller municipal