53 écoliers toulonnais aux JO paralympiques
Les classes de CM2 des écoles Jacques-Yves-Cousteau et Jules-Muraire ont assisté, ce mercredi 4 septembre, aux épreuves des Jeux Paralympiques de Paris 2024 : para-haltérophilie pour les premiers et basket fauteuil pour les seconds. Cette sortie s’inscrivait dans le cadre de la labellisation Génération 2024 et dans le dispositif Ma classe aux Jeux. Retour en images sur une journée inoubliable
5h40. Le TGV à destination de Paris est stationné le long de la voie A. Sur le quai de la gare de Toulon, une cinquantaine de petits Toulonnais des écoles Jacques-Yves-Cousteau et Jules-Muraire attendent l’ouverture des portes. Impatiemment. L’heure matinale n’a pas raison de leur bonne humeur. Au contraire ! Ce mercredi 4 septembre est jour de fête. Ce n’est pas tous les jours que l’on monte à Paname pour assister aux épreuves des Jeux Paralympiques… et ce, deux petits jours après la rentrée des classes. « C’est une folie de partir à Paris ! », s’exclame Edyne, élève de CM2 à Jacques-Yves-Cousteau, les yeux qui brillent. Aussi, lorsqu’à 5h49 tapantes le train s’ébranle, il emporte le temps d’une journée des enfants loin, bien loin de leur horizon quotidien. « On a le wagon pour nous tous seuls ! fait remarquer Nourane. C’est bizarre de se voir un mercredi ! » Petit à petit, la vie à bord s’organise : il faut s’occuper pendant les 4h30 que dure le trajet. On joue. On discute. On se repose aussi. Car la journée va être longue, entre RER et métros…
C’est dans le hall de la gare de Lyon que les deux classes se séparent. Chacune ses épreuves : le basket fauteuil à la Bercy Arena pour Muraire et le para powerlifting à l’Arena Porte de la Chapelle pour Cousteau. Pour ces deux classes, assister à des épreuves des Jeux Paralympiques de Paris 2024 n’est « pas juste une visite, mais un véritable projet pédagogique, débuté en 2021 lorsque l’établissement a été labellisé Génération 2024 », explique Thierry Chipponi, enseignant et directeur de Jacques-Yves Cousteau. Depuis trois ans, différentes actions autour du sport et de ses valeurs ont été menées, permettant de jeter des ponts entre les différentes matières enseignées tout au long de l’année scolaire. « Par exemple, nous avons travaillé l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les cours d’éducation civique et morale » poursuit le directeur.
Impressionnés par les capacités physiques des para-athlètes
Il est 10h30. Les équipes d’Espagne et d’Australie pénètrent sur le parquet de la Bercy Arena. Dans les tribunes, les pitchouns de Muraire donnent de la voix. Les dix joueurs s’affrontent, les fauteuils s’entrechoquent durant les quatre quarts temps de 10 minutes que dure le match. À ce niveau, la rencontre se joue sur des détails. Les Toulonnais assistent à la victoire des Australiens (78-74), impressionnés par les prouesses réalisées par les para-athlètes. Le pique-nique sous la Tour Eiffel est l’occasion d’échanger, de se questionner aussi. Et pendant que les CM2 de Muraire cassent la croûte, ceux de Cousteau, accompagnés par le papa d’Edyne qui travaille à Paris, assistent porte de la Chapelle aux finales de la para-haltérophilie. Il est l’heure pour Nourane, Diana, Giani et leurs camarades de déployer banderoles et pancartes à l’effigie d’Alex Adélaïde. Le Français, qui a été contacté par l’école via les réseaux sociaux, se classe à la 6e place à l’épreuve du développé couché Homme jusqu’à 49 kg. Sa meilleure charge étant de 160 kg… Sollicité par les journalistes, le sportif aura tout de même le temps d’adresser un signe amical à ses supporters venus de la capitale du Var, ne s’attendant pas à être autant encouragé. « Je ne pensais pas que des personnes handicapées pouvaient soulever des poids aussi lourds », souligne Edyne, tout aussi étonné que Nourane : « C’est la première fois que je vois des handicapés faire ça ! ». « On les a encouragés pour qu’ils réussissent. Mais en voyant tous ces athlètes handicapés, ça m’a fait mal au cœur. J’avais de la peine pour eux », renchérit Diana.
Club France pour les uns, les honneurs de France 2 pour les autres
Encore troublée, émue et enthousiasmée de l’expérience qu’elle vient de vivre, toute la classe se rend au Club France, implanté au sein de la Grande Halle de la Villette. Là, ils assistent à un spectacle de danse, testent la pétanque et la para-pétanque et admirent les fameuses médailles. Pendant ce temps, les CM2 de Muraire sont du côté de la place de l’Étoile, entre l’Arc de Triomphe et le plateau de France Télévision…où les petits Toulonnais auront les honneurs du direct de France 2. Une apparition rapide telle un clin d’œil à cette journée riche qui restera inoubliable pour tous. Un dernier regard sur Paris et ses bâtiments qu’il est déjà temps de s’engouffrer dans un métro direction la gare de Lyon puis Toulon. L’après-midi s’achève… Sur les joues, le maquillage tricolore et les T-shirts Pitchouns de Toulon portent les stigmates de cette journée déjà inoubliable, qui pour les écoliers de l’élémentaire Cousteau, « était une surprise ! On nous l’a dit en fin d’année dernière quand on était en CM1 ».
Cette sortie pédagogique s’inscrit dans le dispositif « Ma classe aux Jeux », qui permettait aux établissements scolaires qui en faisaient la demande de bénéficier de billets gratuits. La Ville de Toulon, elle, a pris à sa charge le financement du transport. « 70% des élèves n’avaient jamais mis les pieds à Paris et 50% d’entre eux n’avaient jamais pris le train, explique Thierry Chipponi. La classe est désormais soudée car elle a un vécu commun ». Dans le TGV du retour, les enfants ont des étoiles plein les yeux.
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