Festivités du 15-Août

Un show entre ciel et mer

Le 15-Août est traditionnellement l’un des grands temps forts des étés toulonnais, avec en milieu d’après-midi un show aérien dont le point d’orgue est la Patrouille de France (PAF) et à 22 heures l’un des plus beaux feux d’artifice de la région tiré depuis le fort Saint-Louis. Cette année, la démonstration de l’unité de prestige de l’Armée de l’air et de l’espace a revêtu un caractère particulier : la Grande Dame fête ses 70 ans et son leader est toulonnais. Retour en images sur une journée haute en couleurs.

60 000 spectateurs sur les pelouses, massés dans les allées, assis sur le sable, juchés sur les digues ou dans l’eau des plages du Mourillon. Et combien de dizaines de milliers d’autres installés dans des points stratégiques de la ville, accoudés à leur balcon, debout sur leur terrasse ? En famille ou entre amis, le meeting aérien du 15-Août est le rendez-vous à ne pas manquer. À 16h30 tapantes, une vedette de la Société nautique en sauvetage en mer (SNSM), les hélicoptères Dauphin puis Panther des 35F et 36F basés à Hyères entrent en scène pour toute une série de démonstrations rarissimes en France et permettant d’apprécier à la fois la dextérité des pilotes et la maniabilité de leurs appareils. Quelques minutes plus tard, c’est le souffle coupé et le cœur au bord des lèvres que Toulonnais et visiteurs assistent à un véritable ballet de voltige aérienne. À bord de son Extra 330, le capitaine Orlowski, champion du monde freestyle 2022, a charmé le public par ses prouesses en parfaite harmonie avec la musique. Un instant de grâce et de légèreté suivi, dans un parfait contraste par la puissance du Rafale.

 

La musique ou l’art de mentaliser la chorégraphie

 

Enfin… À 17h45, les 8 Alphajet de la tant attendue Patrouille de France (PAF) pointent le bout de leur nez dans un panache tricolore. Pour ses 70 ans, la Grande Dame est emmenée par le commandant Aurélien Declercq. C’est en voyant ses glorieux aînés survoler la capitale du Var au début des années 2000 que la vocation du jeune Toulonnais est née, a grandi et s’est affirmée. Au point, 21 ans plus tard, d’en être le leader.

Diamant. Flèche. Concorde. Ouragan. Les pilotes enchaînent les figures sous les yeux d’une foule chauffée à blanc. Dans les haut-parleurs, la voix d’Aurélien Declercq résonne : « Pour un éclatement… Éclatement, top. Top… Et Top ». Cette voix, ses huit coéquipiers en connaissent toutes les modulations, toutes les inflexions, toutes les accentuations de syllabes. C’est elle qui rythme chacune de leur démonstration. « Nous naviguons à la voix du leader », explique le capitaine Jayson Troy. « Ses intonations nous permettent d’anticiper chacun de nos gestes en vol ». Avant d’embarquer, les pilotes se retrouvent pour un briefing et une ultime répétition. À terre. Ils l’appellent la musique. Celle qui dure le temps du vol – 22 minutes pour ce programme 2023 – leur permet de mentaliser une ultime fois la chorégraphie. Leur concentration est extrême. Palpable. Un moment suspendu, hors du temps, une bulle où chacun des pilotes s’installe pour être fin prêt. « Il est coutume de dire que la moindre erreur commise lors de la musique se répercutera lors de la chorégraphie », poursuit le pilote de l’Athos 3.

 

Viser l’excellence

 

Les barriques, impressionnantes, réalisées à moins de 60m du sol laissent les spectateurs sans voix. De même que les croisements des deux solos. Le public retient son souffle. Baisse la tête, avant d’applaudir à tout rompre. Conçu pour l’anniversaire de la Patrouille de France, le ballet technique et artistique est un hommage à tous les pilotes qui se sont succédé depuis 1953. Équilibre parfait entre héritage et modernité, le show qui alterne entre le ruban et la synchronisation (lire ci-dessous) vise l’excellence. Après un ultime salut à la foule, les Alphajets regagnent la base aéronavale de Hyères, laissant aux tout-petits des rêves plein les yeux. Dans quelques années, l’histoire dira si Aurélien Declercq aura, lui aussi, suscité quelques vocations…

La journée s’est clôturée, les yeux toujours braqués vers le ciel. Les panaches tricolores ont fait place à une myriade de couleurs scintillantes et chatoyantes. Après avoir été une ode à l’amour en 2022, le feu d’artifice de ce 15-Août était un hymne à la convivialité. Le son et lumière « Ensemble » a célébré, sur des airs connus et populaires, la fraternité.

 

En savoir plus 

Née après la Seconde Guerre Mondiale, la Patrouille de France (PAF), qui doit son patronyme à Jacques Noetinger, est une unité très codifiée et hiérarchisée où « chacun a un rôle très important », explique le capitaine Romain Leseigneur. Il est l’Athos 9, le remplaçant, mais ô combien important. D’abord, parce qu’il est en mesure de remplacer n’importe quel pilote « sauf le leader ». Puis, parce qu’il est le garant des traditions « dont l’une qui veut que ce soit le mécanicien qui choisisse son pilote et non l’inverse comme dans les autres unités. Cela s’explique par le fait que l’avion est la pièce maîtresse de ce trio ». Enfin, parce que les jours de meeting, il est au point central « pour assurer la sécurité et le côté esthétique de la représentation ». Chaque année, la PAF accueille trois nouveaux entrants. « Trois pilotes arrivent en septembre et trois anciens sortent en octobre dont le leader. Pour intégrer cette unité de prestige, il faut avoir été chef de patrouille et cumuler au moins 1 500 heures de de vol sur des avions d’arme. ». La période hivernale qui s’étend d’octobre à mai est consacrée à l’entraînement et la période estivale, de mai à octobre, aux démonstrations officielles.

« Chaque pilote a des tâches annexes et le leader s’appuie sur tous ses coéquipiers, ce qui permet d’être efficace sans perdre de temps, poursuit Romain Leseigneur. Nous avons une confiance totale les uns envers les autres que ce soit en préparation ou en vol. La PAF, ce sont neuf chefs de patrouille qui se sont choisis entre eux et qui s’entraînent 250 à 300 heures par an au rythme de 10 vols par semaine ».

Petit guide de la Patrouille de France en compagnie de celui qui est le plus anciens des équipiers :

  • Grande Dame : le surnom de la PAF fait référence à la tradition. Tous les pilotes sont les héritiers de ces pionniers qui dès la Première Guerre Mondiale voleront en patrouille. « Nos anciens ont forcément bien fait les choses », indique le pilote de l’Athos 9.
  • Athos : le nom des avions fait référence aux « Trois Mousquetaires », parce qu’il est coutume de dire que « l’erreur de l’un est l’erreur de tous »
  • Ruban : évolution à 8 avions
  • Synchronisation : dissociation du ruban. Les figures sont réalisées avec 2 ou 4 avions
  • Box avant : elle est composée par le leader, l’intérieur droit, l’intérieur gauche et le charognard
  • Box arrière : elle est composée par le premier solo, le second solo, l’extérieur gauche et l’extérieur droit.
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