Le cadre était à la hauteur de l'évènement : le fort du Cap Brun, surplombant la mer et l'horizon entre Toulon et Hyères, a accueilli ce jeudi 22 juin les signataires du nouveau Contrat de Baie. Ils étaient en effet plus de 60 à s'engager solennellement à mener 238 actions pour protéger nos milieux aquatiques.  

"Nous sommes réunis aujourd'hui pour écrire une nouvelle page: un Contrat de Baie unique pour transcender les limites administratives, optimiser les moyens et favoriser les problématiques partagées", a déclaré Gilles Vincent, président du Comité de Baie et vice-président de TPM. Ce dernier, qui a vu naître et défendu la première démarche en 2002... "C'est en 1995 à Saint-Mandrier que tous les utilisateurs de la rade ont constaté que la rade était malade; elle souffrait de la présence humaine et des activités économiques et touristiques", a tenu a rappelé Gilles Vincent. "Le passage à l'acte n'a pas été facile, mais ce fut une réussite, soyons fiers aujourd'hui du travail accompli!".

Le Contrat de Baie de la Rade de Toulon et des Îles d’Or c'est :

• 6 enjeux déclinés en 238 actions portées par 40 structures maîtres d’ouvrage
• Une programmation en 2 phases : phase 1 (2023-2024) et phase 2 (2025-2027)
• Un montant global prévisionnel d’environ 89 millions d’euros HT pour les actions inscrites à la phase 1 du Contrat

Le Préfet maritime Gilles Boidevezi, a quant à lui tenu à rappeler "son attachement au succès de ce contrat, et aux nombreuses initiatives auxquelles je suis particulièrement attaché, comme par exemple Pelagos ou la protection des cétacés". Au-delà de ça, "le développement durable et la transition écologique, en particulier en Méditerranée, sont très importants pour l'Armée", a t-il insisté.

La maire de Toulon Josée Massi, "qui se baigne depuis des années à la Mitre", a constaté le retour de la faune. "Cette vie aquatique reprend ses droits et c'est le résultat de 20 ans de Contrat de Baie", s'est félicité la maire de Toulon. "Notre territoire a pris de l'avance avec cette démarche, mais il faut continuer et consolider cette avance; et Toulon sera toujours un partenaire et un acteur attentif et engagé dans le Contrat". 

Partenaire essentiel du Contrat de Baie, l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, représentée par son directeur Laurent Roy, a confirmé son accompagnement "dans toutes les actions qui améliorent la qualité de l'eau". "Nous avons réussi à enrayer la disparition de la posidonie par exemple et je suis heureux de signer ce Contrat qui est à la hauteur de ces enjeux".

Jean-Pierre Giran, président de Toulon Provence Méditerranée et maire d'Hyères s'est félicité de voir se confondre aujourd'hui les deux stratégies des rades d'Hyères et Toulon. "Ce Contrat n'en sera que plus efficace, pour organiser, coordonner, partager,... C'est fondamental". 

Le président de département Jean-Louis Masson a confirmé l'engagement du Var, "un partenaire incontournable, constant et loyal".

Enfin, le Préfet du Var a loué "ce contrat ambitieux et réaliste et la volonté de travailler ensemble pour que demain soit encore meilleur qu'aujourd'hui". 

Comprendre le Contrat de Baie de la rade de Toulon et des Îles d'Or

Quelques chiffres clés

• Superficie de l’espace marin : 500 km².
• 3 îles, dont deux classées en cœur de Parc national.
• Linéaire côtier : 270 km.
• Superficie du bassin versant associé : 885 km², découpée en 3 sous-bassins versants.
• 5 fleuves côtiers, soit environ 140 km de cours d’eau et affluents.
• 28 communes, dont 10 communes littorales et 6 intercommunalités.
• 27 ports.

Une démarche de gestion intégrée en faveur de l’eau engagée depuis plus de 20 ans sur le territoire

La nécessité d’une gestion intégrée et concertée des enjeux liés à l’eau à l’échelle d’un périmètre cohérent, celui d’une rade et son bassin versant, est aujourd’hui unanimement reconnue. Ce principe de gestion permet ainsi d’appréhender les problématiques de l’eau dans leur intégralité, de la source à l’impact sur le milieu récepteur.

Aussi, depuis plus de vingt ans, la Métropole TPM est engagée dans la préservation de la qualité des eaux et des milieux aquatiques de son territoire, notamment à travers l’animation des démarches « Contrat de baie », fédérant ainsi tous les acteurs de la Rade de Toulon, la Baie des Iles d’Or et leurs bassins versants.

Ce travail collectif autour d’un objectif commun, celui d’améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques associés, a permis de créer une véritable culture Contrat de Baie sur le territoire, de faire naître et nourrir une vraie solidarité entre les acteurs situés à l’amont du territoire et ceux situés à l’aval.

Précieuse pour le territoire, cette dynamique est à la fois une dynamique de concertation et d’échanges entre les différents acteurs (Collectivités, État, représentants des usagers, experts scientifiques et acteurs associatifs) mais aussi une dynamique de travail, permettant une mobilisation forte des maîtres d’ouvrage pour la réalisation de leurs actions.

Depuis 2002, plusieurs programmations pluriannuelles ont ainsi été contractualisées avec ces acteurs locaux sur le territoire de la Rade de Toulon et des Iles d’or : trois Contrats sur la Rade de Toulon (2002-2009 ; 2013- 2018 et 2020-2021) et un Contrat sur la Baie des îles d’or (2016-2021), permettant des avancées significatives, notamment en matière de réduction des pollutions telluriques.

Nouveau challenge pour le territoire, ce Contrat de Baie s’inscrit dans la dynamique et dans la continuité des Contrats précédents, mais il aborde de nouveaux axes, comme l’intégration des enjeux liés à l’eau dans les documents d’urbanisme, et met l’accent sur l’adaptation au changement climatique comme le préconise le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône Méditerranée entré en vigueur le 4 avril 2022 pour la période 2022-2027.

Avec 238 opérations identifiées à ce jour, dont près de 200 devant être lancées sur la première phase du Contrat de baie (2023-2024) pour un montant prévisionnel de 89 millions d’euros HT, le nouveau programme d’actions de ce Contrat de Baie est très ambitieux et témoigne de la mobilisation forte des maîtres d’ouvrage (quarante au total) et de leur volonté d’agir à court terme en faveur de l’eau et des milieux aquatiques.