L’instant est solennel. Marqué du poids de la tradition militaire. En présence de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, l’amiral Nicolas Vaujour a reçu des mains de son prédécesseur, l’amiral Pierre Vandier la marque de l’amirauté. Il devient ainsi le nouveau chef d’état-major de la marine (CEMM). La cérémonie très codifiée s’est tenue le 31 août à bord du porte hélicoptères amphibie (PHA) Le Dixmude devant un parterre composé des autorités civiles, militaires et de représentants de marines étrangères. Parmi ces dernières : Josée Massi, maire de Toulon.
Après un hommage « très appuyé » à l’amiral Pierre Vandier qui est nommé major général des armées et qui aura « à mettre en œuvre la loi de programmation militaire en sortant de la logique qui voudrait que les moyens règlent tout, pour vous poser la question de ce que nous en ferons », Sébastien Lecornu a tracé la feuille de route du nouveau CEMM à savoir : « de gagner le combat de la fidélisation, de cultiver les forces morales de nos marins pour qu’ils remplissent le commandement de leur devise : pour l’honneur et la patrie », en lui demandant de continuer à « travailler main dans la main avec la DGA pour innover » et en précisant que « la base navale de Toulon constitue une priorité majeure ». Puis de rappeler que « la vocation de la marine est de permettre à la France d’être présente partout dans le monde ».

Le porte-avions nouvelle génération confirmé pour 2038

Le nouveau chef d’état-major de la marine « éprouve un profond sentiment de fierté » et est « animé par une grande détermination au moment de prendre le quart ». Pour atteindre les objectifs fixés par le ministre des Armées, celui qui s’est engagé dans la marine en 1989 et qui souhaite cultiver une « marine ouverte et audacieuse » compte s’appuyer sur l’ensemble de ses troupes mais aussi sur les « personnels civils de la défense, animés par la force de l’esprit d’équipage, vous êtes notre richesse et le facteur décisif de la victoire au combat ».
Puis, l’ancien commandant du Chevalier-Paul a abordé la nécessité de mettre en place de nouvelles capacités technologiques pour la marine de combat : « dans la supériorité navale, on dit toujours qu’il y a 3 piliers : la technologie, le nombre et le savoir-faire. Ces nouvelles technologies sont inscrites dans la loi de programmation 2024 – 2030 ». Tout comme la construction du porte-avions nouvelle génération attendu pour 2038 qui s’accompagnerait de la création d’un nouveau bassin dédié à son entretien. « L’ensemble des éléments qui vont des ressources humaines aux nouvelles capacités que peuvent être un bassin ou un quai, devra être étudié puis mis en place dans la foulée ».

Trois nouveaux drapeaux

Le passage de témoin entre le deuxième militaire le plus gradé de l’armée française et son successeur a été précédé d’une remise de drapeau aux trois forces de la marine qui n’en étaient pas dotées : la force d’action navale (FAN), la force océanique stratégique (FOST) et l’aéronavale. Ces trois drapeaux ont tous une grande symbolique et « portent dans leurs plis l’héritage de nos anciens, ainsi qu’une part de notre identité de marins et de combattants » a souligné l’amiral Vaujour dans son discours face aux marins réunis sur le pont du Dixmude.
La cérémonie protocolaire s’est achevée dans le respect de la tradition puisque c’est à bord d’une yole que l’amiral Pierre Pierre Vandier a quitté le porte hélicoptères amphibie. Son départ a été salué par une salve de 19 coups de canon tirée depuis la frégate furtive Lafayette mouillée en petite rade.