Enfant, Aurélien Declercq admirait les prouesses de la Patrouille de France (PAF) depuis la terrasse familiale. 21 ans plus tard, c’est revêtu de la combinaison bleu ciel et aux commandes de l’Athos 1 qu’il fera rêver petits… et grands, qui assisteront au meeting aérien depuis les plages du Mourillon ou depuis leur balcon. 

La Patrouille de France se produit à Toulon tous les 15-Août depuis 2002. Est-ce l’un de ces rendez-vous qui a suscité votre vocation de pilote de chasse et ce rêve d’intégrer un jour cette prestigieuse unité ?
Aurélien Declercq : « J’ai eu la chance de pouvoir observer depuis la terrasse de mes parents les évolutions de la Patrouille de France tous les 15-Août. Ce qui était l’un des rendez-vous les plus importants de l’été a forcément eu un impact sur mes choix de carrière et mes choix professionnels puisque je suis très honoré, 21 ans après, de pouvoir être aux commandes de la PAF ce 15 août 2023 ».

Cette représentation de la PAF à Toulon revêt, cette année, un caractère particulier. Ce sont les 70 ans de la Grande Dame et vous allez survoler votre ville natale pour la deuxième fois, après un premier vol l’an dernier comme « charognard »(*)…
A. D. : « La Patrouille de France est riche de l’héritage de nos anciens et nous y sommes tous très attachés. C’est pourquoi, il est très important pour nous de célébrer l’anniversaire de cette Grande Dame.
Quant à la ville de Toulon, c’est un site particulier pour moi car j’y suis né. Si je m’en réfère à ce que j’ai ressenti l’an dernier, j’ai essayé de me détacher de la scène même si c’était assez difficile. J’ai vécu le vol en étant très concentré. Mais c’est autour du vol, que ce soit pendant sa préparation ou après celui-ci, que j’ai pris conscience que j’étais au-dessus de ma ville natale, que j’étais observé par, entre autres, des jeunes qui fréquentent actuellement le collège ou le lycée de mon enfance. C’est quelque chose qui m’a beaucoup ému ».

Vous êtes le leader de cette unité de prestige 10 ans après avoir décroché votre brevet de pilote de chasse. Quels conseils donneriez-vous aux petits Toulonnais qui rêvent de suivre vos traces ?
A. D. : « Il faut absolument croire en ses rêves, se donner les moyens de les atteindre par le travail, par la rigueur, par la passion, par l’envie. Il y a effectivement des moments de doutes, des moments difficiles.
J’ai choisi la voie de l’aéronautique militaire et j’en suis très heureux. J’invite tous les petits Toulonnais à aller au bout de leur passion et à vivre leur vie avec plaisir ».

(*) Dans le vocabulaire de l’Armée de l’air et de l’espace, le « charognard » tire son surnom de sa position : placé derrière le leader d’une patrouille, il avale littéralement ses fumées.