Centre ancien

La renaissance du quartier des Halles

En sommeil depuis plus de 20 ans, les Halles de Toulon vont rouvrir leurs portes le 10 septembre prochain. Entièrement réhabilité, le bâtiment Art déco qui a retrouvé son lustre d’antan, va accueillir 21 étals, artisans, traiteurs et restaurateurs locaux. Ce projet gourmand s’inscrit dans la requalification de tout un quartier qui devrait accueillir très prochainement de grandes enseignes.

Ce qui est l’un des plus beaux bâtiments de Toulon va retrouver une nouvelle vie. Après plus de 20 ans de fermeture, les Halles rouvrent ce vendredi 10 septembre (lien vers la page de l’agenda). « Nous y sommes ! s’est réjoui Hubert Falco, maire de Toulon et président de la métropole Toulon Provence Méditerranée. Plus qu'un quartier c'est le cœur de la ville qui renait avec la réouverture des Halles. Elles sont le patrimoine des Toulonnais. C’était impressionnant quand on y pénétrait. Les revendeurs s’interpellaient. C’était bruyant, vivant ». Le bruit, la joie, la convivialité vont de nouveau envahir les lieux.

Cette renaissance prendra forme autour de 21 étals, 25 à terme, tous plus savoureux les uns que les autres. Ces stands aux goûts locaux et d’ailleurs vont animer les lieux, réveiller les papilles des Toulonnais et autres visiteurs. Ils ont été sélectionnés par Biltoki, une entreprise basque et familiale, qui s’est vue confier la gestion et l’animation des lieux. « Les commerçants de bouche ont été sélectionnés par nos soins à partir d’un cahier des charges précis et exigeant : complémentarité avec les activités déjà présentes dans le secteur, convivialité, diversité, produits locaux et de saison. Primeur, boulanger, boucher, fromager, rôtisserie, poissonnier, écailler, caviste, il y en a pour tous les palais, précise Jean-Rémi Mulattieri, le capitaine de cette nouvelle équipe. Cette sélection a été faite de façon à proposer une offre complémentaire à celle existante du Cours Lafayette voisin ».

Une locomotive pour l’ensemble du quartier

Le projet de réouverture des Halles s’est accompagné d’une requalification de l’ensemble du quartier. L’îlot situé entre la rue des Boucheries et les Halles a été démoli pour offrir une perspective sur le bâtiment Art déco depuis la rue d’Astour et agrandir la place Vincent-Raspail qui s’est parée d’une fontaine et d’oliviers. La destruction de l’îlot Raspail s’est inscrite dans la volonté de créer un flux commerçant, ouest-est, partant de la rue Pierre-Sémard et allant jusqu’à la Porte d’Italie. « Cette démolition a une nouvelle fois permis de faire entrer la lumière dans tout le quartier des Halles mais aussi de mettre en valeur le patrimoine toulonnais dont un des quatre premiers lavoirs de la ville qui date de 1615 », indique le maire.

Les bugadières ont cédé leur place aux machines à laver, les anciens bureaux du Crédit municipal à des logements de qualité et à de futurs commerces en rez-de-chaussée, « soit une surface totale de près de 3 000m². Les Halles sont une locomotive pour le quartier. 6 nouveaux commerces sont déjà installés, 6 autres devraient ouvrir d’ici la fin de l’année et 10 en 2022. Ils viendront compléter l’offre proposée dans les Halles sans faire concurrence puisqu’il s’agira d’enseignes de prêt-à-porter haut de gamme, de décoration ou de service », détaille Jérôme Chabert, directeur général de Var Aménagement Développement (VAD), l’aménageur public choisi par la métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM) pour réaliser ce projet.

Trois jours d’animation sont prévus pour célébrer cette renaissance.

Ouvertes en 1929, les Halles Esther Poggio ont cessé toute activité en 2001, avec le départ en retraite des derniers commerçants. Le bâtiment est cédé en 2003 à la métropole Toulon Provence Méditerranée, alors communauté d’agglomération avec pour objectif d’en faire un haut-lieu de la gastronomie locale. Les travaux confiés au cabinet d’architecture Cimaise Architectes ont débuté en septembre 2019 et ont duré 16 mois. Le coût de cette réhabilitation est de 6 millions d’euros.

En savoir plus 

Depuis 1956, les Halles de Toulon portent le nom d’Esther Poggio, en hommage à cette jeune résistante fusillée le 15 août 1944, le jour du Débarquement de Provence. Née le 18 janvier 1912 à Toulon, Esther Poggio était l’aînée d’une famille de cinq enfants qui aidait ses parents, revendeurs de fruits et légumes aux Halles de Toulon et exploitants agricoles au Pont-du-Suve.

Audacieuse, courageuse et déterminée, la jeune femme aurait caché, pour le compte des Francs-tireurs et partisans (FTP), des armes dans la cave de son banc familial des Halles de Toulon. Avec sa sœur Mireille, elle quitta, fin 1942, Toulon pour rejoindre ses parents à Menton. Elle intégra un réseau de renseignement sous le pseudonyme « La Marquise » et servit de boîte aux lettres et d’agent de liaison entre les réseaux de l’Isère et Menton. Elle fut arrêtée par la police allemande, dans les locaux du Conseil National, en venant relever le courrier. Emprisonnée aux Nouvelles prisons de Nice, martyrisée, Esther Poggio fut fusillée avec vingt autres résistants, dont René au quartier de L’Ariane, à Nice. Elle avait 32 ans.

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