Il est vrai que derrière les grilles, ça s’active, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Et les explications et mises en perspective des professionnels présents, au premier rang desquels l’architecte Jean-Louis Duchier, en charge du dossier, ont permis un état des lieux édifiant.

« On (re)bâtit le musée sur son histoire »

Le maire, en guide enthousiaste, commentait pour sa part : « c’est bien plus qu’une réhabilitation, on est en train d’en faire un véritable Musée de France, de mettre en valeur un patrimoine exceptionnel ! Toulon est bien la véritable capitale culturelle du Var, et nous sommes ici au cœur d’un vrai pôle culturel avec la future médiathèque de Chalucet, le Théâtre Liberté, l’Opéra, etc.  Tout est mis en œuvre pour tirer l’offre vers le haut, pour que les gens se sentent bien, que les conditions d’accueil soient adaptées et pour permettre au musée d’accueillir des expositions nationales et internationales. Quant à la réhabilitation, elle est en tout point fidèle à l’héritage patrimonial, puisqu’on (re)bâtit le musée sur son histoire. »

« La bibliothèque dans son jus »

De fait, au cours de la visite, on se rend compte que l’option d’aujourd’hui s’appuie sur la démarche d’hier : ici, la mise au jour de fondations d’époque libère l’espace nécessaire à la création de locaux techniques ; là, on rend à une façade ses ouvertures sur l’extérieur ; ailleurs encore, on redonne à un espace devenu clos sa vocation première de promenade… Quant à la bibliothèque, partie intégrante du site et dotée d’un décor incomparable, elle sera évidemment « conservée dans son jus », ainsi que l’a indiqué Yann Tainguy, adjoint à la culture. « Abritant des ouvrages en lien avec les fonds, elle sera également cabinet de curiosités et lieu d’étude pour les chercheurs ». L’ancienne cour va pour sa part devenir vaste parvis arboré et agrémenté de bassins, largement ouvert sur la ville.

Picasso à l’automne

Au final, la métamorphose du musée d’art peut se résumer en trois points principaux : davantage d’espaces dédiés aux collections – des conditions d’accueil et de conservation des œuvres largement revues à la hausse (sécurité, éclairage, température, acoustique, hygrométrie, etc.) – la mise en accessibilité de l’ensemble du site aux personnes à mobilité réduite. Autant de critères réunis sous le label « Musée de France » et qui permettront l’accueil, en novembre prochain, d’une prestigieuse exposition. Placée  sous le signe du paysage en Méditerranée, elle réunira une quarantaine d’œuvres d’exception : pour moitié signées de Picasso, pour l’autre de certains de ses contemporains parmi lesquels Matisse et Braque.

Vivement l’automne !