Parc de Loubière : leçon de choses en plein chantier

Lorsque, devenus adultes, les élèves de CM1 et CM2 des écoles Jules Muraire et 3 quartiers accompagneront leurs enfants au parc de la Loubière, ils pourront leur dire qu’ils ont eu le privilège d’en fouler le sol quand il était en cours de réalisation et de rencontrer les professionnels qui ont participé à son aménagement paysager.

Les travaux d’aménagement du parc paysager de la Loubière, en cours sur l’ancien terrain d’ENEDIS et de Gaz de France, avancent à un rythme soutenu. Dans quelques mois, les Toulonnais disposeront d’un magnifique jardin de 16 000 m² où ils pourront s’oxygéner et emmener leurs enfants se détendre. La présence de 250 arbres et de 5 000 arbustes, autant de refuges pour la biodiversité, en fera un véritable poumon vert en plein cœur de ville.

Un jardin durable labellisé

L’exemplarité du chantier (faible impact environnemental, limitation des nuisances sonores, gestion, tri et valorisation des déchets, propreté du chantier et des abords) a valu à ce nouvel aménagement le label Quartier durable Méditerranéen (QDM) niveau Argent. C’est dans ce contexte qu’une expérience originale a été récemment menée en direction des élèves de 4 classes de CM1 et de CM2 des écoles Jules Muraire et des 3 Quartiers.

Au cours de 4 demi-journées (1/2 journée par classe), des représentants de la Ville, du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage se sont relayés pour leur présenter l’histoire industrielle du site, les étapes qui ont jalonné le projet pour le transformer en un lieu remarquable et attractif, la variété des métiers qui participent au chantier, celle des engins nécessaires à sa réalisation, mais aussi la réflexion qui a conduit au choix des végétaux et les éléments pris en compte pour favoriser la biodiversité.

Partage et transmission

Vincent, paysagiste chargé d’opération, Charlène et Florian, conducteurs de travaux, se sont relayés pour faire la visite guidée du chantier, ravis de ce moment de partage et de transmission de savoir : « C’est un métier qu’on n’exerce pas pour soi, mais pour les autres, en particulièrement les enfants qui vont pouvoir profiter pleinement de ce parc. ».

Ils ont invité les élèves à observer des photographies du site datant de 1920, 1950, 1970 et 1990, époque où le terrain était encore occupé par une usine de production de gaz, et leur ont expliqué les précautions prises pour dépolluer le sol afin de le préparer à une autre destination.

« Pour réaliser l’allée où vous marchez, les maçons ont coulé du béton, pulvérisé du désactivant, puis retiré la laitance avec un nettoyeur haute pression pour laisser apparaître les graviers. Ce que vous voyez ici, ce sera un espace boisé qui sera protégé du piétinement pour préserver les végétaux et les petits insectes dont c’est l’habitat, c’est ce qu’on appelle la biodiversité et c’est important de la respecter, a expliqué Charlène. Vous serez totalement libres de profiter de l’aire à buttes qui est un peu plus loin. Regardez cet engin qui permet de réaliser ces gros talus, c’est un bumper muni d’une mini-pelle, sa benne charrie une grosse quantité de terre et la déverse à l’endroit voulu. Il est pourvu d’un gyrophare et de radars de recul bruyants pour des raisons de sécurité ».

Identité méditerranéenne

Dans un souci de respect de la nature et d’économie d’eau, tous les végétaux sélectionnés pour l’aménagement du parc de la Loubière sont des espèces méditerranéennes. L’occasion pour les élèves de deviner le nom des plantes aromatiques qui ont été plantées avant d’approfondir sur leur particularité. « Regarder le thym : sa forme, en boule, permet de conserver l’humidité, c’est une espèce adaptée à la sécheresse. »

Charlène a ensuite expliqué l’importance des bassins de rétention pour recueillir l’eau de pluie : « Cette eau sera filtrée et utilisée pour alimenter les fontaines sèches qui vont permettre de vous rafraîchir l’été. Ces trappes de visite que vous voyez sont prévues pour en vérifier la qualité. » 

Adaptation des végétaux au climat

Le choix des arbres a été fait pour leur résistance à la chaleur et à la sécheresse. C’est le cas des chênes verts dont on verra de nombreux sujets dans le parc. Vincent invite les jeunes à observer une feuille de l’un d’entre eux : « Regardez son aspect : elle est dure et sèche, le dessus de la feuille est lisse et vernie pour protéger des rayons du soleil, le dessous est duveteux pour garder l’humidité. Les racines du chêne vert vont chercher l’eau en profondeur, on dit que son système racinaire est pivotant, contrairement à celles du pin, qui s’étalent plus en surface qu’en profondeur. C’est ce qu’on appelle un système racinaire traçant. »

Un souvenir marquant

Chaque élève a également été invité à mettre en terre un petit plant de sorbier ou de chêne vert dans la zone dédiée.  Cette opération a d’ailleurs été une première pour la plupart des enfants qui vivent dans des immeubles d’habitations en milieu urbain. « A quoi sert ce tissu noir ? » interroge l’un d’entre eux tandis qu’il enfile des gants de jardin. « C’est une toile de paillage biodégradable qui laisse passer l’air et l’eau mais qui empêche la pousse des mauvaises herbes, répond le jardinier. Au bout de quelques années, ce tissu bio va se décomposer, se transformer en humus et enrichir le sol… ».

Voilà un souvenir qui restera probablement gravé longtemps dans la mémoire des écoliers. Les plus malins d’entre eux ont d’ailleurs pris quelques repères pour retrouver dans quelques années leur arbuste lorsqu’il sera devenu un grand sujet !

Charlène, Vincent et Florian leur ont également expliqué que le Parc de la Loubière deviendra un lieu accueillant pour le monde vivant. La Ligue de Protection des Oiseaux, associée au projet, apporte d’ailleurs son expertise pour la pose de nichoirs pour les mésanges bleues, les mésanges charbonnières, les oiseaux semi-cavernicoles et pour l’installation d’hôtels à insectes et de gîtes à hérisson.

Les élèves ont été heureux d’apprendre qu’ils pourront profiter d’une aire à buttes, d’un parcours de sport, d’un grand espace de jeux, notamment des trampolines et un mur d’escalade. Ils sont très fiers d’avoir eu le privilège d’être associés à un tel projet. Encore quelques mois de patience et le parc sera leur domaine ! 

 

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