Quand Épicure rencontre Bacchus
Pour ce week-end d’inaugural, les Halles Esther-Poggio nouvelle formule, ont fait le plein. Gourmets, curieux ou nostalgiques ont répondu présents et se sont laisser piquer par le virus de la gourmandise. Retour sur ces trois jours de fêtes.
Attablée à l’étal italien devant une fogaccia bien dodue et débordante de mortadelle, cette Hyéroise se félicite de la réouverture des Halles Esther-Poggio et tenait à faire partie des premières clientes. « Je suis ravie de revenir aux Halles, se réjouit-elle entre deux bouchées. Je les avais connues dans leur ancien format, dans les années 80 et jusqu’à leur fermeture que j’ai regrettée. Leur réouverture est vraiment une très bonne chose. Dans toutes les grandes villes, il y a des marchés couverts de ce type, et j’apprécie tout particulièrement celles de Florence où j’y ai quelques habitudes ». De là à dire qu’elle ne parcourra plus les presque 600km qui séparent l’ancienne Olbia de la capitale de la Toscane, peut-être pas ! Mais, une chose est sûre, ce premier contact avec ces nouvelles halles gourmandes l’a pleinement satisfaite
Autre étal, même ambiance. À la question « est-ce bon ? », ce facétieux monsieur répond « Non, ce n’est pas bon ! C’est excellent… » avant d’engloutir une nouvelle fourchetée de son plat bien coloré et odorant. C’est bien simple tous les plats font envie. Et pas besoin d’attendre que midi ne sonne pour avoir l’eau à la bouche. Tant est si bien qu’il est difficile de se frayer un chemin dans les allées ou de trouver une place pour se poser. Entre amis, en famille, on mange, on boit, on rit, on partage, on profite. Bref, on vit. Seule condition, respecter la consigne affichée un peu partout : « la vaisselle c’est comme un boomerang ». Sous-entendu, il faut la ramener sur les étals en fin de repas.
Tri sélectif et vaisselle rapportée sur les stands
Engagée depuis quelques années dans une démarche de développement durable, Biltoki, l’entreprise gestionnaire des lieux, s’est engagée à réduire son impact environnemental. « Des mesures ont été initiées en concertation avec les commerçants en comptant sur la participation active des clients et des prestataires », indique Romain Alaman, directeur général de le société basque.
Ainsi, il est demandé aux fournisseurs de restreindre leurs emballages afin de réduire les déchets. Les revendeurs, quant à eux, évitent de fournir à leurs clients, qui optent pour une consommation sur place, des contenants jetables. Ils sont équipés de « lave-vaisselle et prêtent leur vaisselle aux consommateurs à qui il est demandé de la rapporter sur le stand en fin de repas », poursuit le jeune entrepreneur. Nous mettons aussi en place le tri sélectif : une partie des déchets sera compostée et une autre recyclée. Les huiles de cuisson seront également traitées ».
Durable à tous les sens du terme, les Halles gourmandes sont the new Toulon place to eat…
Les Halles Esther-Poggio ont été bâties sur le même principe constructif que les cathédrales. Des piliers supportent les croisées d’ogive qui, elles-mêmes, portent à leur tour le toit du bâtiment. Ce système permet d’éviter la réalisation de murs porteurs et ainsi d’optimiser le volume intérieur de la construction.
En cette fin du XIXe siècle, le quartier du centre ancien est insalubre, privé d’air et de lumière. Poussé par un courant hygiéniste qui se met progressivement en place, commerçants et habitants demandent à la municipalité de l’époque la construction d’une halle couverte, comme il en existe déjà dans d’autres villes, pour y vendre des produits périssables dans de meilleures conditions. Un premier projet est rejeté en 1908.
Il faudra attendre Ernest Bloch, adjoint au maire en charge des emplacements, pour que le projet de construction des halles aboutisse et soit voté par le conseil municipal le 29 juillet 1927. La volonté de l’équipe municipale d’alors est de relier les trois principaux sites de vente alimentaire du centre-ville : la poissonnerie, située derrière l’actuelle mairie, les halles Dutasta à l’emplacement du Centre Mayol, et le marché aux coquillages de la place à l’huile.
Émile Claude, premier magistrat, lance un concours pour la construction d’un bâtiment en ciment armé de style Art-déco. La parcelle disponible représente une surface de 800m². Les architectes vont donc réaliser quelques prouesses pour que l’édifice s’insère dans le tissu urbain existant sur la place Vincent-Raspail, d’où cette forme si particulière et originale.
Après 3 ans de construction, les Halles sont inaugurées le 30 mars 1929. Par arrêté, les revendeurs ont pour obligation de n’y vendre que des produits alimentaires non issus de la terre : étals crémier, boucher, charcutier, volailler, giboyeux et biscuitier. Un restaurant ouvert de 9h à 14h, donc après la fermeture des bars environnants, propose d’y manger de la soupe de poissons.
La 2e guerre mondiale, la modification des habitudes de consommation et l’évolution de l’urbanisme vont entrainer le déclin des Halles Esther-Poggio jusqu’à leur fermeture en 2001. En 2013, elles serviront de décors à l’une des scènes du film Mea Culpa, un polar tourné en grande partie à Toulon, réalisé par Fred Cavayer et avec pour acteurs principaux Vincent Lindon et Gilles Lellouche.
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