Créer des îlots de fraîcheur dans les cours d’école pour améliorer le confort des élèves durant les périodes de forte chaleur. Tel est l’objectif de la démarche dans laquelle la Ville s’est engagée depuis plusieurs mois et qu’elle a entreprise dans plusieurs établissements scolaires dont l’école élémentaire Longepierre où les élèves ont été invités à donner leur avis sur les transformations qu’ils aimeraient voir dans leur cour d’école.

Les enfants pris au sérieux

« Quelle serait votre cour de récréation idéale ? » C’est la question qui leur a été posée en début d’année scolaire et à laquelle ils ont répondu sous forme de dessins. Ils n’imaginaient sans doute pas que leurs suggestions seraient prises au sérieux et surtout si rapidement. À peine rendus, leurs croquis ont été transmis aux services municipaux qui ont travaillé de concert avec l’équipe pédagogique et les parents d’élèves pour synthétiser les idées, analyser leur faisabilité et les adapter aux contraintes techniques afin de parvenir à un projet définitif.

Plusieurs phases de travaux

Ce projet a été présenté jeudi 15 juin par Josée Massi, maire de Toulon, et les techniciens qui le pilotent devant l’équipe pédagogique* et les élèves de CM1-CM2. Avant que les techniciens ne rentrent dans le vif du sujet, Josée Massi s’est adressée aux élèves : « Nous revenons vers vous car vous avez fait des propositions que nous avons écoutées. Notre objectif, c’est que vous ayez beaucoup moins chaud dans votre cour de récréation. Les services ont déjà commencé à travailler dans votre école, mais les plus gros travaux seront faits cet été. Utilisons les grands mots, il va falloir « désimperméabiliser » le sol pour qu’il y ait plus de fraîcheur. Pour cela, il va falloir enlever tout le goudron cet été. Quand vous reviendrez à la rentrée, la cour aura déjà bien changé, mais ce ne sera pas fini. La plantation des arbres se fera pendant les vacances de la Toussaint car l’automne est la saison idéale pour enraciner les végétaux. »

« On est gâtés ! »

Les élèves ont eu droit à une présentation dans les règles sur le tableau de la classe et leur enthousiasme était palpable au fur et à mesure des explications du technicien en charge du projet. Fini le bitume qui recouvre toute la surface de la cour : il y aura bientôt à la place un espace de verdure ombragé, recouvert de pavés enherbés sur près de 120 m² et composé de différents îlots : un îlot calme avec une cabane en bois, un îlot « classe dehors » et un îlot « grimpe » avec différents jeux. 16 arbres supplémentaires se rajouteront aux 3 muriers-platanes qui seront conservés : leur frondaison généreuse amènera encore plus de fraîcheur. Quant à l’îlot sportif qui consiste en un magnifique terrain de sport design actif, la projection de son esquisse sur le tableau a provoqué un « waouh » de surprise autant que de contentement. Le jeu de couleurs de ce concept architectural nouveau encouragera assurément à l’activité physique des élèves. 
Invités à s’exprimer, les enfants se sont montrés plein de gratitude « On est gâtés ! » ; « Mais ça ne va pas coûter trop cher ? ». Mais aussi attentionnés, à l’égard des ouvriers qui travailleront à la réfection de la cour cet été « Mais ils vont mourir de chaud ! »
Pour Josée Massi, la conception de cour-jardin va assurément changer le regard des enfants sur l’attention à la nature, au vivant, à l’eau qui se raréfie : « C’est à cet âge-là qu’on donne l’éducation et vu leurs réactions, je suis sûre que les enfants vont prendre beaucoup soin de leur nouvel environnement et des plantations ». 

Un chantier pluriannel

La végétalisation des cours d’école vise en premier lieu à répondre à une urgence climatique. Mais elle va également permettre aux enfants d’être davantage en contact avec leur environnement. Les chantiers vont s’échelonner jusqu’en 2028, certaines écoles en ont plus besoin que d’autres ainsi que Josée Massi l’explique : « L’objectif, c’est d’intervenir en priorité dans les cours d’école où le sol peut enregistrer des températures extrêmement élevées. Je compare souvent ces cours à des « planchas » !  A l’école du Fort-Rouge par exemple où un projet de grande ampleur sera réalisé cet été, la température du sol goudronné est montée jusqu’à 66° ! La ville compte 84 écoles, toutes les cours de récréation ne nécessitent pas des travaux d’envergure. Certaines sont situées dans des environnements très verts avec beaucoup d’arbres, c’est par exemple le cas de l’école Charles Sandro qui est dotée d’une pinède, d’autres méritent un aménagement pour les rendre plus agréables mais sans entraîner de grands travaux coûteux. La Ville entend intervenir au rythme de 10 écoles par an. »

*Étaient présents Erick Mascaro, adjoint délégué aux travaux communaux, Catherine Vogin, inspectrice Éducation Nationale Circonscription Toulon 3, Virginie Le Dro, directrice de l’école Longepierre et MadameTixier, enseignante de la classe de CM1-CM2