Logements vides, immeubles dégradés, rues sombres, commerces fermés… Tel est le spectacle qu’offrait aux visiteurs le centre-ville de Toulon à la fin des années 90. Ce triste souvenir appartient résolument au passé. Les fruits de 20 ans de réflexion et de travail de l’équipe municipale pour reconquérir le cœur de ville et le dynamiser s’affichent au grand jour. L’inauguration du magasin King jouet mercredi 28 septembre en lieu et place de la galerie commerciale « Rive gauche », désertée au fil des ans par les chalands, en est l’éclatante démonstration.

La confiance retrouvée

Pour élaborer ce projet et le faire aboutir, le maire a rappelé que « rien n’était gagné d’avance, rien a été simple car pour reconstituer les 700 m² occupés aujourd’hui par King Jouet, il a fallu négocier avec 27 propriétaires privés ».  Le premier magistrat a rappelé combien l’équipe municipale s’est investi, faisant preuve d’une détermination sans faille et d’un travail acharné pour retrouver la confiance des partenaires et des investisseurs privés qu’il a d’ailleurs remerciés chaleureusement. Il a exprimé sa satisfaction d’accueillir en cœur de ville une grande enseigne dont l’activité s’installe souvent dans de grands centres commerciaux en périphérie. Mais le chemin à parcourir est encore long, le premier magistrat a tenu à le souligner : « Le plus dur reste à faire. L’implantation de King Jouet n’est qu’un point d’étape. On n’a pas encore gagné le tour de France ! »

Faire entrer le soleil

Certes, mais il suffit d’observer la métamorphose de la ville pour constater la réussite de l’opération de reconquête urbaine : « Quel chemin parcouru dans ce cœur de ville de 40 hectares sans lequel la transformation de la ville n’aurait pas été possible, a poursuivi le Maire. Nous avons démoli 95 bâtiments, traité 12 îlots, réhabilité 3 000 logements, requalifié l’ensemble des rues et places pour faire entrer le soleil en cœur de ville. J’ai eu beaucoup de chance car, en renouvelant leur confiance à mon égard, les Toulonnaises et les Toulonnais m’ont donné du temps. Les grands projets ont besoin de temps long. Et sans le travail, la volonté, le partenariat public-privé, l’ANRU et la confiance retrouvée, rien de tout cela n’aurait été possible ». 

3 milliard d’euros d’investissements privés

La Ville et la métropole Toulon Provence Méditerranée ont en effet investi ces dix dernières années plus d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la Métropole. Cet engagement a eu pour effet de créer de la confiance et partant, de générer de la part du secteur privé plus de 3 milliards d’euros d’investissements.

L’ouverture prochaine d’un grand magasin de cosmétiques (Aroma-Zone), en lieu et place de Newlook et celle de Snipes, en face de King Jouet, vont parachever la redynamisation de la rue d’Alger.

Après la création du quartier des arts avec ses 28 commerces, la requalification de la place de l’Équerre (« un ancien espace hideux recouvert d’immondices » a rappelé le maire), nouveau rendez-vous de la culture et de la jeunesse, la réouverture des Halles, l’installation d’une trentaine de commerces autour de la place Vincent Raspail, c’est la rue d’Astour qui va attirer tous les regards dans quelques mois.

Jusqu’à la Porte d’Italie

Au carrefour de la rue des Arts, de la place Ledeau et de la rue d’Alger, la rue d’Astour était le trait d’union évident pour offrir une nouvelle destination shopping. Un chantier d’enfouissement des câbles (électricité et télécommunications) est en cours ; le concessionnaire VAD entreprendra ensuite des travaux de façades, après quoi de nouveaux commerces pourront ouvrir* début 2023.

Mais le projet de redynamisation commerciale engagé depuis 8 ans ne s’arrête pas là. De la rue d’Astour, on arrive au quartier animé des Halles et l’on poursuit par la rue Cordouan pour atteindre la Porte d’Italie, l’université de Toulon, l’ISEN et la maison du numérique fréquentés par des milliers de jeunes. Tout ce secteur va également faire l’objet d’une requalification complète pour en faire un véritable lieu de vie et lui apporter la dynamisation qu’il mérite. 22 commerces devraient s’y installer. Mais chaque chose en son temps ! Le bâtiment de l’université de Toulon n’a-t-il pas été édifié sur la dalle des ferrailleurs, longtemps laissée à l’abandon et cachée par une hideuse palissade ?