De l’épaisseur d’un boyau. Une victoire tient souvent à un petit rien. Ce n’est pas le français Lenny Martinez qui dira le contraire. Resté concentré, les mains rivées sur son guidon, les yeux fixés sur la ligne d’arrivée, il a ravi la première place au nez et à la barbe du norvégien Tobias Johannessen qui a levé les bras trop vite. Trop tôt. Ce final restera, à coup sûr, dans les annales de cette nouvelle course cycliste qui a pris la relève du Tour Méditerranéen puis du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Disputée sur 183 km entre Saint-Raphaël et Toulon, le tracé a entraîné la centaine de coureurs professionnels, sur les routes su Var, entre bord de mer et arrière-pays. Avec comme clou du spectacle, l’ascension du Mont-Faron : 6 km d’une montée dont les pourcentages compris entre 8 et 11% n’ont rien à envier à ceux de l’Alpe d’Huez.
« Toulon est fière et heureuse d’accueillir l’arrivée de cette nouvelle course cycliste 100% varoise. Notre Mont-Faron fait rêver les cyclistes du monde entier depuis les années 1920. Ses 582m d’altitude ne laissent indifférents ni les coureurs professionnels qui redoutent ses forts pourcentages ni les amateurs de la petite reine qui chaque dimanche se lancent le défi de parvenir à son sommet », a souligné Josée Massi, maire de Toulon, peu de temps avant de remettre le bouquet au vainqueur. Dès leur rentrée dans la ville par l’avenue des fils Marescot, le peloton a pu mesurer la ferveur toulonnaise.

Des amateurs de la petite reine

Que ce soit sur les trottoirs ou sur le bas-côté des lacets de la route du Faron, les amateurs de la petite reine avaient répondu présent, téléphone portable à la main pour immortaliser les futurs héros du Tour de France. Derrière les « Allez ! allez ! », tous ont salué la performance de ces forçats de la route. Admiratifs ! Il faut dire que beaucoup connaissaient à la fois la difficulté de ce sport et les pièges de cette route étroite qui ne laisse aucun répit aux mollets. Pour être sûrs d’être au bon endroit, au bon virage, sur le bon faux-plat, certains n’avaient pas hésité à enfourcher leur monture et à attendre de longues heures… sous les gouttes de pluie qui ont joué les trouble-fêtes.
D’autres avaient préféré l’option télé, la Classic Var faisant l’objet d’une retransmission en direct sur France 3 Provence Alpes Côte d’Azur. Tout en vibrant pour les coureurs, ils ont pu apprécier un autre point de vue sur la ville et à sa rade grâce aux images prises d’hélicoptère. Cette première édition de la Classic Var a marqué les esprits, en étant l’un des grands temps forts sportifs de ce premier semestre. Parmi les autres grands rendez-vous : l’United Fight Night avec du kick-boxing, des championnats de France de touch rugby, un triathlon, une régate qui va réunir la flotte des voiliers qui ont fait les grandes heures de la Coupe de l’America et le 10 mai prochain l’arrivée de la flamme olympique. Une grande fête de l’olympisme sera organisée avec en point d’orgue à 19 heures, l’allumage du chaudron sur la place de la Liberté.