Antonin n’a pas encore 8 ans, mais il sait maintenant comment sauver une vie : « Si une personne ne respire plus, il faut lui faire un massage cardiaque. Laurent, qui est pompier sur les plages, nous a bien montré à quel endroit mettre les mains, explique l’enfant en indiquant le sternum. On appuie, on relâche, on appuie, on relâche… on fait ça 30 fois, puis on vérifie : si elle respire on s’arrête, sinon on continue jusqu’à l’arrivée des secours. » Tout comme Antonin, une centaine d’enfants qui fréquentent les accueils de loisirs ont participé, par groupes, à différents ateliers de prévention de la noyade organisés par la Ville de Toulon mercredi 28 juin sur les plages du Mourillon.

Savoir donner l’alerte

Pour commencer, Marie-Ange et Cyril, maîtres-nageurs municipaux, ont insisté sur l’importance de connaître par cœur les numéros de téléphone d’urgence et sur la manière de donner l’alerte : en s’identifiant d’abord, en précisant le lieu et la nature de l’accident, le nombre ainsi que l’état apparent des victimes et surtout en se gardant bien de raccrocher en premier. Florian a bien retenu la leçon : « Il faut faire le 17 pour la police, le 18 pour les pompiers, le 15 pour le SAMU, et si on est en vacances à l’étranger le 112 ! » Et Dina de lui rappeler gentiment : « Tu oublies aussi le 114 pour envoyer un SMS d’urgence si on est sourd ou malentendant ! »

Prodiguer les premiers secours

Jérôme, Arnaud, Christophe et Cyril, qui appartiennent à la direction Sécurité civile communale, ont expliqué tour à tour à chacun des groupes dans quelles circonstances il est nécessaire de mettre une personne en position latérale de sécurité et comment prodiguer les gestes de premier secours. Après quoi les enfants ont visité le poste de secours des pompiers où le chef de poste leur a montré le matériel dont ils disposent et donné un petit cours sur la signification des couleurs des drapeaux hissés sur les plages. « D’ici, on surveille toute la plage, avec les jumelles quand les baigneurs s’éloignent un peu trop. C’est d’ici que l’on organise les opérations de secours. Vous avez peut-être vu il y a une demi-heure un camion devant le poste de secours : c’est une petite fille qui est tombée, la tête la première. Par précaution, elle a été évacuée sur l’hôpital ».

Appréhender le milieu aquatique

Pour Laurent Bonnet, adjoint au maire délégué aux sports, qui partage le même souci de sécurité des enfants que Valérie Mondone, sa collègue déléguée à la Jeunesse, la prévention des noyades est capitale : « En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès dont près de la moitié pendant la période estivale.  Il est donc important de donner aux enfants la capacité d’appréhender le milieu aquatique dans les meilleures conditions. C’est un ensemble de choses, qui commence par savoir nager. La section Bébés nageurs et les écoles municipales de natations existent depuis longtemps. La Ville a par ailleurs mis en place des programmes avec l’Éducation Nationale pour qu’en fin de cycle 1, les élèves sachent nager. Mais il faut aussi leur apprendre à se comporter face à une noyade ou un accident sans paniquer ni se mettre en danger, en apportant son aide en alertant les secours. C’est pourquoi la Ville a organisé ce mois-ci plusieurs journées de sensibilisation : le 7 juin pour 400 enfants des écoles municipales de natation, la semaine dernière pour 400 élèves du primaire et aujourd’hui pour une centaine d’enfants des accueils de loisirs, et pas seulement à destination des plus grands, mais aussi des 6-8 ans. C’est une nouveauté qui traduit la volonté de la municipalité de s’adresser aux groupes d’âge les plus larges. Je suis pour ma part intimement convaincu qu’un enfant est en mesure de sauver une vie, même s’il est très jeune. »